Un article de Martine Arpin
Les recherches démontrent que le lien entre l’enseignant et son élève est l’un des facteurs qui influencent le plus l’apprentissage et la réussite. Mais a-t-on vraiment besoin des recherches pour nous dire cela? Il me semble que cela va de soi. Et que ça confirme la valeur et toute la complexité de notre profession, et la nécessité d’être compétent.
Enseigner, c’est avoir confiance en l’élève et en ce qu’il a à dire. C’est s’intéresser à lui et être touché par ce qu’il est et à ce qu’il vit pour qu’il puisse aussi avoir confiance en vous. Lucy Calkins, lors de la conférence d’ouverture de l’institut d’été en écriture du TCRWP en août 2015, affirmait que pour en dire (et en écrire) plus, l’élève doit vous faire confiance. Et pour cela, , il faut l’écouter avec intérêt, en ayant des attentes élevées, et avec un profond respect.
La façon dont nous écoutons nos élèves peut créer une communauté d’apprenants à l’écoute. Écouter l’élève dans un climat de confiance, c’est lui permettre de faire plus de sens lorsqu’il s’exprime : les questions posées à l’élève, les réponses de l’enseignant à ses paroles, l’ouverture aux idées, peuvent faire la différence et amener les détails, le petit plus qui fait la différence dans le texte.
Encourager l’effort, et non l’intelligence, valorise les élèves pour ce qu’ils sont et leur donne le pouvoir et la confiance de prendre des risques et ainsi de s’améliorer, de s’estimer à leur juste valeur.
L’atelier d’écriture reflète et s’appuie sur l’importance de cette confiance mutuelle entre l’enseignant et l’élève. D’abord, en protégeant le choix du sujet. Cela démontre clairement aux élèves que ce qu’ils ont à dire est digne d’intérêt et leur permet donc de s’ouvrir, d’être impliqués et d’être engagés.
Aussi, en s’appuyant sur ce que les auteurs font et sur les textes modèles des auteurs que nous aimons et admirons, l’enseignement devient authentique et les élèves peuvent le ressentir.
Quant aux entretiens individuels, ils montrent que nous accordons de l’importance à ce que fait l’élève, que nous reconnaissons les forces sur lesquelles il peut s’appuyer, que nous pouvons l’aider à relever ses défis et qu’il peut compter sur nous pour lui montrer exactement comment faire.
De plus, le langage positif et quasi admiratif suggéré dans les leçons, ainsi que les attentes élevées que nous avons, créent un sentiment de fierté qui se voit même « physiquement » chez les élèves, encouragent l’effort, les essais, les approximations et amènent une motivation intrinsèque essentielle pour évoluer et se dépasser.
Alors lorsqu’on tombe sur un texte coup de cœur écrit par un élève, on peut s’arrêter et réfléchir sur ce qui fait que ce texte vient nous chercher. Probablement que ce texte reflète les stratégies et les procédés littéraires enseignés. Mais surtout, il montre que l’auteur écoute son cœur, ses propres idées, ses propres mots, se fait confiance pour raconter ce qui le touche.
Et tout cela, recherches ou pas, ne peut se faire que lorsqu’à tous les jours, il évolue dans un climat d’ouverture, d’écoute et de confiance.