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Les ateliers d'écriture et de lecture au primaire

Inspiré de la démarche des Units of Study du TCRWP

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Textes informatifs

Textes informatifs: La collecte d’information et la prise de notes

Au 2e et au 3e cycle, les élèves doivent devenir des experts de leurs sujets avant d’écrire un texte informatif. Ils doivent donc recueillir des informations à travers différentes sources. Nous savons que résumer des informations est une activité intellectuelle qui est particulièrement difficile. Il arrive donc que les élèves n’arrivent pas à collecter des informations sans les copier ou les reformuler. Je m’appuie sur la formation de Cheney Munson à laquelle j’ai participé lors de l’Institut d’été De mots et de craie pour partager des moyens de collecte d’informations qui permettent aux élèves de devenir de vrais experts de leurs sujets et d’aller au-delà de la simple reformulation d’une information trouvée.

Voici donc, en rafale, des éléments qui peuvent faciliter la cueillette d’informations.

  1. Enseigner explicitement à prendre des notes. Voici un exemple d’enseignement que l’on pourrait faire :
    • Lis longtemps : « Avant de prendre des notes, je veux que tu lises beaucoup de texte. Tu dois lire au moins une page avant de t’arrêter pour prendre des notes. »
    • Cache le texte : « Après avoir lu la page, cache le texte pour ne plus pouvoir le voir. »
    • Note rapidement : « Ensuite, demande-toi ce que tu as retenu et note-le dans ton cahier de notes. Si tu ne te souviens de rien, retourne à la première étape. »
    • Recommence : « Recommence avec une nouvelle page ou une nouvelle source d’informations »

Voici un exemple de tableau d’ancrage :

2. Varier les types de médias présentés aux élèves pour collecter les informations. On peut leur proposer des articles de journaux, des sites internet, des balados, des vidéos, etc. Il est probable que les élèves choisissent des médias qu’ils auront plus de facilité à comprendre et, donc, qu’ils aient davantage de facilité à synthétiser.

3. Prendre le temps de collecter l’information avant de commencer à écrire. Plusieurs périodes peuvent être consacrées à la collecte d’informations. À la fin de la semaine, les élèves seront de véritables experts de leurs sujets. C’est à ce moment seulement qu’ils seront en mesure d’écrire des textes sans recopier ou reformuler les informations.

4. Demander aux élèves de faire une page synthèse avec les informations qu’ils connaissent sans avoir accès aux pages de notes. La page synthèse peut prendre la forme de dessins, de textes, de notes brèves, de schémas ou encore d’un mélange de tout cela. Celle-ci leur permettra de se rappeler. De plus, cette page synthèse leur permettra d’autoréguler la quantité d’informations dont ils se souviennent. Ils pourront alors se demander s’ils maitrisent leur sujet puisqu’ils connaissent suffisamment d’informations pour écrire leur texte ou s’ils doivent reprendre la recherche pour compléter ou pour comprendre les informations plus en détail.

5. Jouer avec les mots pour intégrer le vocabulaire spécifique au sujet. On peut inventer toutes sortes de jeux avec les mots en lien avec le sujet des élèves. Par exemple, si une équipe travaille sur le thème de l’environnement, on peut leur demander d’écrire une vingtaine de mots en lien avec leur thème sur des petits papiers pour ensuite les utiliser pour jouer à des jeux. Voici des exemples de jeux que l’on peut faire avec les mots :

-Jeu de rapidité (du type soccer mathématique) dans lequel les élèves sont séparés en deux équipes et le premier de chaque ligne doit donner une définition juste du mot ou est éliminé.

-Faire des catégories avec les mots (par thème, mots que l’on connait ou que l’on ne connait pas, les problèmes et les solutions, les pour et les contre, etc.)

-Jeux de mémoire avec les mots

-Sélectionner les mots les plus importants et expliquer pourquoi

-Classer les mots génériques et spécifiques

-Faire une carte conceptuelle

-Choisir un mot et concevoir une affiche qui sert à faire comprendre le mot aux autres équipes

-Faire des phrases avec les mots sélectionnés

-Jouer à Devine le mot (mime, fais-moi un dessin, associe le mot à la bonne définition, etc.)

En plus de développer le vocabulaire lié à leur sujet, ces jeux leur permettront d’avoir des discussions avec leurs pairs. Ainsi, ils devront faire des liens entre les informations recueillies, utiliser d’autres mots que les mots ciblés pour expliquer ceux-ci, coconstruire leur compréhension du sujet et peut-être même en apprendre plus à la suite des compléments d’information que leurs coéquipiers amèneront.

6. Faire une écriture sur demande pour synthétiser les informations apprises et faire de l’auto-régulation. Par exemple, je pourrais donner la consigne suivante : « Dans quelques minutes, je vous demanderai d’écrire un texte continu sur votre sujet de façon individuelle. Vous aurez 20 minutes pour écrire toutes les informations dont vous vous souvenez et les organiser pour que le lecteur comprenne les informations. » Cette étape aura des objectifs similaires à la page synthèse. Refaire l’exercice dans un autre contexte peut permettre à l’élève de comprendre ce qu’il a recueilli comme informations supplémentaires depuis le moment où il avait fait la page synthèse en plus de solidifier ses connaissances. De plus, le texte sur demande se rapproche de l’écriture qu’il aura à faire sur le plan de la tâche à effectuer. On facilite donc le transfert entre la collecte d’informations et l’écriture du livre. C’est aussi un bon moment pour l’enseignant de vérifier ce que l’élève connait à cette étape et de reprendre certaines étapes avec lui avant de se lancer dans l’écriture du livre.

7. Demander aux élèves de faire une table des matières entre les périodes de collecte d’informations et les périodes de rédaction du texte. Cela permet aux élèves de choisir les sous-thèmes à aborder, de faire des catégories et d’y classer les informations en plus de faire une première ébauche quant à l’organisation du texte.

Finalement, le but ultime est de prendre le temps d’aider les élèves à comprendre en profondeur les informations qu’ils recueillent. Une fois qu’ils seront des experts de leurs sujets grâce aux périodes de consolidation des informations recueillies, ils seront en mesure d’écrire sans copier ou reformuler les informations en plus d’avoir de nombreuses idées et ainsi avoir un bon volume d’écriture.

Bonne cueillette d’informations!

Réinventer le livre informatif au 2e et au 3e cycle du primaire

Avec la collaboration spéciale d’Ariane Brunet

J’ai eu la chance d’aller à l’institut d’été De mots et de craie. Pendant 3 jours, j’ai eu la chance de vivre une expérience humaine des plus enrichissantes. Pendant 3 jours, Cheney Munson, formateur au Teachers College, nous a transmis une parcelle de ses nombreuses connaissances et compétences à enseigner l’écriture aux élèves du 2e et du 3e cycle du primaire. Je l’avoue, il est ma nouvelle idole 😉. Le prochain article est consacré à tenter de partager mes plus grands constats, ce qui s’est le plus imprégné dans mon cœur de prof. 

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Nous avons appris à réinventer le livre informatif, à en faire un livre interactif. Quand je parle de livre interactif, je parle de livres avec des rabats, des pages qui se déplient, des images qui tournent, des schémas, des dessins, des tableaux, des pochettes, des textes ou des images cachées, etc.

Dans ma classe, le livre informatif est un genre que les élèves affectionnent et ils se sentent souvent compétents puisqu’ils peuvent choisir leur sujet. Toutefois, en réinventant le livre informatif et en le rendant interactif, on rend les élèves d’autant plus motivés et surtout, beaucoup plus engagés dans leurs apprentissages. D’ailleurs, l’interactivité du livre permet aux élèves de développer leur créativité ainsi qu’un côté artistique qui est rarement utilisé dans ce type de texte. Ce livre s’écrit en équipe et nous savons que la discussion avec les pairs est une des pratiques les plus efficaces dans l’enseignement de l’écriture (Allington, 2005).

Voici le premier élément que je retiens; on peut s’amuser avec le format du livre que chaque équipe écrira. Il est parfois amusant, tout en conservant la philosophie, les étapes et les grandes lignes, de mettre les ateliers à notre couleur. L’observation de nos élèves est de mise pour s’assurer que nos ajustements tiennent compte de l’évolution et de l’intérêt de nos élèves.

Mon deuxième constat concerne la collecte d’informations. Dans ma classe, la plus grande problématique concernait la prise de notes. Il est très difficile pour les élèves de synthétiser les informations sans les recopier dans leur propre livre, ce qui est tout à faire normal puisque la synthèse est une des habiletés intellectuelles les plus complexes selon la taxonomie de Bloom. Cheney Munson nous a proposé une démarche différente qui permet de prendre des notes efficaces et de devenir des experts de son propre sujet avant d’écrire son livre. J’ai compris que l’on peut ajuster le temps que l’on passe sur la planification, l’écriture du livre et la révision. À son avis, la phase de collecte d’informations peut prendre presque une semaine complète. Une semaine où l’on alterne :

  • la présentation de livres modèles
  • la recherche d’informations (que l’on peut présélectionner pour les élèves)
  • les mini-leçons (pour entre autres, savoir prendre des notes efficaces)
  • une écriture ou des écritures sur demande pour synthétiser des informations
  • des jeux de vocabulaire avec les mots en lien avec le thème.

Je comprends maintenant l’importance que l’élève devienne un expert de son sujet, qu’il soit en mesure d’en parler et qu’il internalise les informations qu’il a recueillies avant d’écrire le livre au complet.

Mon dernier constat est le pouvoir du travail d’équipe. Je pense que tous les enseignants qui enseignent les ateliers d’écriture sont déjà convaincus que la collaboration avec les pairs est une des pratiques les plus efficaces puisque les élèves discutent de leurs textes, les améliorent ou trouvent des idées à l’aide de leurs pairs. À l’Institut, Cheney m’a fait comprendre que l’on peut aller encore plus loin. Pourquoi ne pas écrire le livre en équipe? Évidemment, la phase de recherche se fait davantage de manière individuelle, mais on peut les ramener en petits groupes fréquemment pour partager leurs nouvelles connaissances et les regrouper quand vient le temps d’organiser la structure du livre et d’écrire les chapitres. En discutant avec mes collègues, je me rends compte qu’il existe un malaise à évaluer les textes collaboratifs puisqu’il peut être difficile de se faire une idée de ce que l’élève est réellement capable d’écrire. Ma réponse se déploie en trois sous-réponses. Premièrement, pourquoi sommes-nous à l’aise d’évaluer des travaux d’équipe en sciences, en arts, en univers social, mais pas en écriture? Peut-être faut-il revoir notre façon d’évaluer l’écriture. Peut-être faut-il délaisser l’exactitude d’une note très précisément accordée à l’élève pour mettre plus d’énergie sur ce qu’il apprend, le type d’auteur que l’élève devient; redonner la place à l’apprentissage. Deuxièmement, les entrevues permettent de savoir ce que l’élève est capable de faire seul, de voir ses progrès, de cerner ses prochains pas. Il est donc primordial de se fier aussi à ces observations et ces conversations et non seulement à la production finale. Finalement, le but premier de l’école est d’apprendre, n’est-ce pas? Nos choix pédagogiques devraient donc être guidés en ce sens. L’évaluation devrait être planifiée, certes, mais je ne crois pas que nos choix pédagogiques devraient se faire en fonction de la simplicité de l’évaluation, mais toujours en fonction de l’apprentissage et de l’évolution de nos élèves.

Finalement, je retiens que le bonheur d’écrire, d’enseigner et de planifier reste le vecteur premier pour amener nos élèves à être de bons auteurs; des auteurs qui écrivent avec le cœur. Je souhaite que ce texte vous donne envie de vous amuser avec les livres interactifs et d’être créatifs avec votre planification tout en réfléchissant aux meilleures façons de faire évoluer vos petits auteurs.

Les auteurs de textes informatifs et les livres

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Un article d’Isabelle Robert

En janvier, j’aime bien commencer l’enseignement de textes informatifs et réorganiser le coin lecture pour soutenir mes leçons. Je planifie en même temps mon enseignement de la lecture et de l’écriture. Je tente de submerger mes élèves dans un univers qui les inspirera, mais aussi qui démontrera le travail des auteurs de documentaires. Lire la suite

« Comment faire » pour bien débuter l’unité des textes informatifs?

Un article d’Isabelle Robert

Le IF…THEN est un fascicule important. En plus de nous aider à trouver une piste de solution à une situation problématique vécue à l’atelier d’écriture, il nous propose des unités supplémentaires afin de préparer les élèves à ce qui s’en vient ou aller plus loin dans le genre narratif travaillé.

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Documentaires pour lecteurs débutants

Un article d’Isabelle Robert

Pas toujours facile de trouver des documentaires qui correspondent aux niveaux de lecture de nos élèves. Voici donc quelques suggestions de collections de livres avec des textes informatifs que je trouve intéressants pour nos lecteurs débutants plus faibles.

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Réflexions sur les textes informatifs

Un article de Martine Arpin

L’unité des textes informatifs peut aider les auteurs réticents à s’engager car les sujets sont souvent moins personnels.

Lorsqu’on travaille les textes informatifs en classe, il est intéressant de faire la connexion entre la lecture et l’écriture. Lire la suite

Le texte informatif et la véracité des informations

Un article de Martine Arpin

 

Et si je m’aperçois que l’information écrite par l’enfant n’est pas véridique?

  • Il faut d’abord vérifier la compréhension de l’élève face au type de texte, au but d’écrire un livre informatif. Lire la suite

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