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Les ateliers d'écriture et de lecture au primaire

Inspiré de la démarche des Units of Study du TCRWP

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Autres composantes pour un enseignement efficace en lecture

Réflexions sur l’apprentissage de la langue

La grammaire pour favoriser l’estime de soi et le développement socio-affectif

Lorsque j’ai commencé cet article, je réfléchissais aux dommages que peuvent causer certaines pratiques traditionnelles répétées de l’enseignement du français sur le sentiment de compétence personnelle des élèves et leur rapport à l’apprentissage de la langue. Ce sont deux conditions qui doivent être essentiellement positives pour favoriser la disposition à l’apprentissage, la rétention et le transfert en contexte menant à la maitrise.

Si les fiches d’exercices sur les homophones, les dictées traditionnelles, la recherche de définitions et l’analyse des phrases à répétition par l’apprentissage du nom de ses constituants étaient utiles et efficaces pour développer les compétences des élèves à l’écrit, notamment en ce qui a trait à l’orthographe lexical et grammatical, à la structure de phrase et au vocabulaire, les résultats en français ne seraient pas si alarmants qu’on le décrie à tous les palliers du système d’éducation, et qu’ils doivent maintenant (enfin!) faire l’objet d’une « priorité ministérielle » ici et dans d’autres pays francophones.

Puis, j’ai reçu les nouveaux modules des ateliers de lecture. Assise sur le plancher, entourée de boites et de livres, feuilletant et admirant l’un d’eux, lançant des « Oh! » et des « Wouah! », mes enfants trouvaient que j’avais l’air excitée comme une enfant le matin de Noël…

Ce que j’ai trouvé dans les nouveaux modules s’alignait parfaitement avec mes réflexions. Encore une fois, l’équipe du Teachers College a réfléchi, étudié auprès des meilleurs chercheurs dans le domaine, et travaillé dans les classes afin de paufiner cet outil précieux que sont les modules d’enseignement de la lecture et de l’écriture. L’un des ajouts majeurs concerne le travail sur la langue. Alors qu’auparavant les enseignants étaient invités à travailler cet aspect avec une autre méthode de leur choix en complément de leurs ateliers de lecture et d’écriture, ils peuvent maintenant trouver, en plus des mini-leçons, des pistes concrètes et explicites pour cette partie de notre enseignement efficace de la littératie.

Le Teachers College propose, entre autres, différentes façons d’aborder la grammaire tout en favorisant l’estime de soi et le développement socioaffectif par des gestes pédagogiques simples mais qui peuvent contribuer à un climat de classe sain et positif, et au développement personnel de chacun en même temps que celui du groupe.

Voici quelques exemples concrets :

-En travaillant sur le nom, demander aux élèves d’imaginer leur quartier et de nommer cinq choses, personnes, animaux, objets, éléments de la nature, etc qu’ils pourraient y voir en incluant des noms propres et des noms communs. On peut revenir sur ce dessin pour vérifier s’il y a des noms féminins, masculins, singuliers, pluriels…

-Utiliser des amorces de phrases liées aux intérêts des enfants. Par exemple, pour travailler l’utilisation de la virgule dans une liste, on pourrait demander aux élèves de compléter des phrases à l’oral et en faisant un geste précis pour montrer la virgule. Les amorces pourraient être : 

À la récréation j’aime…

Les gens disent de moi que je suis…

J’aime célébrer…

Les meilleures collations pour l’école sont…

-Lors de l’étude des pronoms, selon l’âge des élèves, nous pourrions ajouter « Il est important de demander aux autres quel pronom ils utilisent pour eux-mêmes. Pensez au pronom que vous utilisez pour vous-mêmes. Si vous êtes à l’aise, dites-le à votre partenaire ».

-Lors de l’étude des adjectifs : Pensez à tous les adjectifs qui vous décrivent, vous! Écrivez quelques phrases qui vous décrivent. Je pourrais écrire : « Je suis une enseignante attentionnée ». Ça décrit qui je suis, et qui je veux être, comme personne. Quel genre de personne, d’enfant, d’élève, de frère, de sœur, d’ami êtes-vous? Écrivez-le! Ensuite, échangez votre feuille avec votre partenaire. Trouvez les adjectifs pour en dire plus sur cette personne. Ajoutez une phrase au sujet de votre partenaire sur sa feuille. (Nous avons fait cette activité le jour de la St-Valentin. S’aimer soi-même, apprécier nos copains, c’est aussi ça la fête de l’amour!)

-Une autre façon de travailler l’adjectif : « Pensez à une personne ou une chose importante pour vous : votre sœur, votre chien, votre robe préférée. Maintenant, pensez à trois adjectifs précis, vrais et choisis avec soin pour décrire cette personne ou cette chose. »

-Pour travailler la conjonction, inviter les élèves à penser à des choses qu’ils trouvent extraordinaires et à formuler à l’oral des phrases en utilisant les conjonctions que vous aurez préalablement écrites sur une bande de papier pour ajouter ensuite au mur de mots. (et, parce que, pendant que, lorsque, car, quand…)

De façon plus générale, et dans le même sens :

-Quand on travaille l’orthographe des mots difficiles, ou une autre notion pour laquelle on demande aux élèves d’être courageux, on peut bâtir un tableau d’ancrage « Notes à moi-même pour être COURAGEUX ». J’aime particulièrement l’idée de valider la difficulté de quelque chose et de normaliser cette difficulté. Un tableau comme celui-ci permet aux élèves de prendre conscience qu’ils ont un pouvoir sur ces difficultés. On peut inviter les élèves à nommer des moments où ils ont été courageux et persévérants.  On peut aussi en profiter pour faire des liens avec des personnages de leurs histoires préférées qui sont courageux ou persévérants.

J’ai été ébouie par les façons toutes simples de rendre la grammaire et les conventions signifiantes ET liées à l’affectif des élèves. Que j’aurais aimé y penser moi-même!

Lorsque j’ai commencé cet article, j’étais loin de penser associer grammaire et développement de l’identité personnelle. Encore une fois, l’équipe du Teachers College m’a amené plus loin, de façon brillante, dans un chemin où je n’avais pas pensé aller en pédagogie.

Et ce qu’ils proposent pour la grammaire s’appuie sur les mêmes principes puissants qui font coller notre enseignement et permettent de développer un lien fort avec nos élèves et entre eux :

On apprend mieux quand il y a un sens réel à ce qu’on apprend.

On apprend mieux quand il y a une utilité réelle et tangible pour soi.

On apprend mieux quand on est bien dans notre environnement.

On apprend mieux quand on a développé son estime de soi et que l’on se soucie les uns des autres.

Écrire avec confiance sur des sujets qui comptent pour soi, dans une communauté d’apprenants partenaires, pour un auditoire qui est authentique et important donne un sens, une utilité, un environnement sécuritaire et aimant. Cela constitue aussi un appui solide pour ancrer les notions de grammaire/les conventions nécessaires à la bonne compréhension de ce que nous voulons exprimer. Quand en plus on pense à ces éléments abstraits et conventionnels d’un point de vue affectif, on rend ces éléments concrets, pleins de sens, et les bénéfices et les apprentissages seront assurément plus durables.

Une combinaison de facteurs pour rendre la lecture autonome profitable et engageante

Un article d’Isabelle Robert

Dans la plupart des classes, une période quotidienne de lecture autonome fait partie de la routine. C’est très bien comme ça. Pour former des lecteurs pour la vie, il est important de développer des habitudes de lecture. De fréquentes périodes de lecture autonome y contribuent. Une journée sans minutes pour lire de manière autonome doit être rare, voire exceptionnelle.

Cependant, pour que la lecture autonome soit profitable, la mise en place de conditions gagnantes est nécessaire. En plus de la fréquence de ces périodes de lecture, d’autres facteurs sont à considérer. Une période de lecture autonome de qualité permet à l’élève de vivre sa vie de lecteur en profitant à la fois de l’accompagnement d’un enseignant qui aime la lecture et en baignant dans la grande communauté de lecteurs qu’est la classe.

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L’importance des textes modèles: lire pour écrire, lire pour mieux comprendre

Un article de Marjorie Kuenzi

Mettre en place les ateliers d’écriture et de lecture dans sa classe promet un long chemin de changements et de découvertes. Les élèves découvrent pas à pas au fil de leçons. Pour nous enseignant-e-s, le chemin se fait également pas à pas au fil des modules, des lectures, des formations et de nos essais.
Ces derniers mois, j’ai mieux saisi l’importance des textes modèles et comment les utiliser plus activement, je souhaite donc partager ce pas supplémentaire avec vous.

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Les discussions de groupe sur la lecture : un pas vers les clubs de lecteurs

Un article d’Isabelle Robert

Un de mes grands objectifs des dernières années consiste à développer des clubs de lecteurs dans ma classe de première année. Au sein de ces clubs, je souhaite entendre des discussions riches sur la lecture… et aussi sur les élèves, en tant que lecteurs. Je sais à quel point ces discussions peuvent être importantes dans leur vie de lecteurs.

À mon avis, la façon la plus efficace d’amener les élèves à avoir des discussions riches à propos de leurs lectures est de vivre de tels échanges en grand groupe le plus souvent possible. Guider et soutenir mes élèves à échanger sur leurs lectures se fait plus facilement lorsque je n’ai qu’une seule discussion sur laquelle porter mon attention.

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Il faut qu’on parle de l’étude de mots

Un article de Marlyn Grant

L’orthographe est un sujet épineux. Nous venons d’un système où l’apprentissage de l’orthographe se faisait essentiellement à la maison, pour les dictées. Et après, on accuse les élèves d’être « faibles en orthographe ». Heureusement, il  y a un changement intéressant depuis quelques années dans les pratiques. On comprend mieux le rôle de la dictée traditionnelle :  l’une des nombreuses façons d’évaluer. Ce n’est pas de l’enseignement, ni de l’apprentissage. Les dictées réflexives (dictée phrase du jour, dictée zéro faute…) ont fait leur apparition. La question importante à se poser est :  Comment faire pour qu’en contexte d’écriture, les élèves transfèrent ce qu’ils ont mémorisé? Et que peuvent -ils faire lorsqu’ils veulent écrire des mots qui ne font pas partie de leur répertoire mémorisé, si on ne veut pas qu’ils écrivent simplement « au son », sachant que très peu de mots de notre lexique francophone peuvent s’appliquer à cette façon de faire? Lire la suite

Des clubs de lecteurs en première année? Bien sûr!

Un article d’Isabelle Robert

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En janvier dernier, dans ma classe de première année, nous avons vécu notre deuxième bloc de clubs de lecteurs. Cette fois-ci, nous avons lu des documentaires. Pour m’aider à planifier ce bloc, j’ai relu le livre de Kathy Collins, Reading for Real, j’ai lu le livre de Manon Hébert, Lire et apprécier des romans en classe, j’ai eu des discussions avec mes collègues et je me suis posé la fameuse question : qu’est ce que je veux que mes élèves apprennent lors de ces clubs de lecteurs? Lire la suite

Enseigner la lecture à un petit groupe: la leçon de stratégie

Un article d’Isabelle Robert

On connaît la puissance de l’enseignement différencié.  La structure de l’atelier de lecture permet d’organiser des entretiens individuels ainsi que du travail en petits groupes. En effet, juste après la mini-leçon au groupe-classe, la lecture indépendante s’organise ainsi que les entretiens et le travail en petits groupes. Il n’y a rien de mieux pour offrir un enseignement sur mesure et ainsi faire progresser nos lecteurs. Lire la suite

La lecture répétée d’albums, pour les lecteurs en émergence

Un article de Diane Bernier-Ouelette

En juin dernier, j’ai passé une semaine à approfondir l’enseignement à la maternelle avec Shanna Schwartz, une leadeur principale pour les classes de la maternelle à la 2e année au Teachers College, et Marie Mounteer, une enseignante du préscolaire qui offre du perfectionnement pédagogique au Teachers College. Bien que certaines des pratiques présentées au cours de la semaine ressemblent à ce que nous tentons d’implanter dans les écoles de ma province, il y en a deux qui étaient nouvelles à mes yeux et qui m’ont semblé avoir un grand potentiel pour les élèves de nos écoles situées dans un contexte linguistique minoritaire : « La lecture répétée d’albums pour lecteurs en émergence » et « Raconter des histoires à l’oral » (Storytelling, dont il sera question dans un autre article).  Les deux pratiques sont bien sûr également pertinentes pour les élèves d’un contexte majoritaire. Lire la suite

Retour sur notre année de lecteur

Un article de Marlyn Grant

 

Déjà juin, déjà la fin de l’année scolaire. C’est maintenant le temps de faire une rétrospective avec mes élèves sur notre année en tant que lecteur.

Retour sur nos lectures

Je vais commencer par discuter en grand groupe de nos différentes lectures de l’année (narratives, informatives, opinion, poésies). Lesquelles se rappellent ils? De quels auteurs se souviennent-ils ? On peut même faire une enquête. On peut noter les titres, faire des piles de livres (par exemple : par auteur, par genre, etc…). Ensuite, je vais cibler les mini-romans que je leur ai lus.  Je vais placer la dizaine de livres à chapitres  dans un bac et les présenter un à un aux élèves. Je vais en faire un court rappel, juste en montrant la page couverture et quelques images, afin de les aider à se souvenir. On en discute ensemble en grand groupe d’abord, et ensuite ils le font avec leur partenaire. Je laisse les livres à leur disposition, car ils pourront relire certaines parties.

On peut faire la même chose avec les livres que nous avons utilisés pour nos lectures à voix haute, nos lectures partagées, les bacs de table (livres abordant différents thèmes), les bacs d’auteurs, les bacs de livres nivelés, on sort un bac avec ces livres et on les revisite.

J’en profite pour poser quelques questions pour qu’ils  alimentent ou développent une conversation intéressante :

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La lecture partagée: un exemple de démarche

Un article de Marlyn Grant

La lecture partagée fait partie du modèle de littératie équilibrée. Elle vient en appui aux activités réalisées dans l’atelier de lecture.

Dans le cadre d’une lecture dite partagée, il y a une structure tout comme pour les mini-leçons des ateliers de lecture : réchauffement, et suivi de la lecture en chorale. On peut clore la lecture par une activité ou une extension du texte. Elle est d’une durée d’environ 15 minutes. Elle est destinée particulièrement aux élèves de maternelle et du premier cycle et trouve toute son efficacité à ces niveaux  puisqu’elle a pour but de modéliser les stratégies des décodage et de compréhension de base en lecture, mais rien n’empêche de la faire à d’autres niveaux ou avec des élèves avec des besoins particuliers. La lecture partagée se déroule sur une période de 4 à 5 jours. Lire la suite

Développer une conversation intéressante en lisant à voix haute

Un article de Marlyn Grant

La lecture à voix haute fait partie d’un modèle de littératie équilibrée. Elle soutient l’enseignement réalisé dans le cadre des ateliers de lecture.

Premièrement, pour la lecture à voix haute animée par l’enseignant, on choisit un livre intéressant et accessible pour développer une conversation avec les élèves. Lire la suite

La lecture autonome en début d’année

Un article de Marlyn Grant

 

Voici quelques pistes de fonctionnement pour la lecture autonome  en début d’année. Dans la période d’atelier de lecture, ce temps de lecture à soi  vient tout de suite après la mini leçon.

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