Les ateliers d'écriture et de lecture au primaire

Un article de Martine Arpin

Dans son  Guide pour un enseignement durable au primaire, qui sera publié aux éditions D’Eux en avril prochain, Shanna Schwartz nous explique et nous démontre que les enfants, comme les adultes, ont besoin des représentations matérielles de leurs apprentissages pour se rappeler de ce qu’ils ont appris ou de ce qu’ils ont à faire. Pour les adultes, cela se traduit souvent par la prise de notes, les aide-mémoire, ou pour ma part, le petit signe au stylo sur la main qui fait réagir bien des élèves…(« Il y a encore quelque chose que tu ne veux pas oublier, madame Martine?! »)

Les tableaux d’ancrage que nous créons et exposons en classe pour les élèves visent le même but.  Pour ce faire, il faut par contre s’assurer que ceux-ci ne deviennent pas une décoration ou une tapisserie sur les murs de la classe.  Comme pour tout le reste, il faut enseigner aux élèves à s’y référer, les inviter souvent à le faire (à la fin de la leçon, à la mi-atelier, pendant les entretiens, …).  On peut aussi fournir des versions « mini » de ces tableaux d’ancrage aux élèves qui en ont besoin.

Une façon de rendre un tableau d’ancrage vivant et signifiant est d’utiliser les textes modèles et ceux des élèves.

Partons de l’idée que l’une des façons efficaces de démontrer les stratégies enseignées aux élèves est de  faire une enquête dans les livres modèles pour voir les procédés littéraires utilisés par les auteurs. Avec les élèves, j’aime utiliser le terme :   les  « trucs d’auteurs ».

Par exemple, dans les textes narratifs, on cherche comment les auteurs s’y prennent pour rendre leur histoire plus vivante (faire parler les personnages, montrer les sentiments et les pensées du personnage, décrire des actions exactes, …).  Dans les textes informatifs, on étudie des exemples de tables des matières ou l’utilisation des vignettes de textes et des gros plans (zoom) dans les illustrations. Dans les textes d’opinion, ce pourrait être un début accrocheur ou l’utilisation des mots-liens.

On utilise des copies des pages étudiées dans les livres modèles pour faire un tableau d’ancrage.  Ensuite, lorsqu’un élève utilise la stratégie enseignée durant la période ou plus tard dans  l’unité, on peut ajouter une copie de son travail sur l’affiche. Valorisant pour l’enfant et preuve qu’ils peuvent tous y arriver!

Ce n’est qu’une façon d’utiliser les tableaux d’ancrage. Les possibilités sont infinies. Il s’agit de réfléchir à  la meilleure façon d’illustrer une stratégie et de créer le tableau d’ancrage le plus signifiant auquel les élèves pourront se référer.