Capture d’écran 2016-03-19 à 13.11.44Un article d’Isabelle Robert

Dans un atelier d’écriture efficace, les travaux des élèves peuvent rapidement nous étonner. Une des raisons qui peut expliquer la progression des élèves est la rétroaction et l’enseignement individualisé. Lucy Calkins et le Teachers College nous proposent une structure précise d’une composante importante de l’atelier d’écriture : Les entretiens.

Le livre One to One: The Art of Conferring with Young Writers est certainement mon outil de référence à ce niveau. Comme le sous-titre le propose, c’est vraiment un art que de faire des entretiens efficaces avec de jeunes auteurs. Ça demande de la pratique, beaucoup de pratique, comme tout le reste.

Une structure est proposée dans ce livre. Ce modèle m’aide à faire mes entretiens car, comme pour la mini-leçon, j’ai appris à me familiariser avec ce cadre. Parfois, on peut planifier les entretiens en examinant à l’avance le travail de l’élève, ce que je fais bien souvent car je me trouve plus efficace. D’autres fois, ces entretiens sont faits sur le vif. Dans les deux cas, ils se déroulent pendant la période d’écriture et doivent durer environ 5 minutes. Planifier mes entretiens me permet de passer plus rapidement d’une étape à l’autre. Par contre, il arrive qu’un besoin plus important,  plus urgent, que je n’avais pas ciblé, se précise au cours de mon entretien et je dois alors m’ajuster. C’est pour cette raison que toutes les étapes de l’entretien sont importantes.

  1. Rechercher ce que l’auteur fait: Avec une question ouverte du type « Que fais-tu en tant qu’auteur aujourd’hui? », on cherche à comprendre l’intention de l’élève. Si l’élève répond qu’il fait telle ou telle chose, on peut dire «  Montre moi! ». Regarder le travail de l’élève nous aide à comprendre. On doit aussi apprendre ce que l’élève a planifié de faire aujourd’hui. En parlant avec lui, il faut essayer de comprendre ce qu’il essaie de faire, voir ce qu’il a fait et trouver ce qui serait le plus aidant pour lui.
  1. Encourager l’auteur : C’est le temps de nommer ce que l’auteur fait de bien et de l’inciter à continuer à le faire. Ici, il faut faire un compliment précis, direct. « J’ai remarqué que tu as … Comme auteur, tu dois continuer de faire ça. »
  1. Décider l’objet d’enseignement et comment on va l’enseigner. Ça peut être une démonstration, une explication avec un exemple, une pratique guidée… On choisit l’objet d’enseignement en se posant la question « Qu’est-ce que je peux lui enseigner aujourd’hui qu’il pourra intégrer dans ce texte mais qui est aussi une stratégie qu’il pourra utiliser de façon indépendante dans les textes à venir? » Il faut se souvenir que notre but n’est pas d’améliorer ce texte en particulier, c’est d’améliorer l’auteur.
  1. Enseigner en suivant les étapes de la mini-leçon, mais de façon très concise et précise. Connexion : Reconnaitre ce que l’auteur fait. Annoncer ce qu’on va lui enseigner « Ce que je veux t’enseigner c’est… » Être explicite et s’assurer que ce qu’on enseigne sera aidant pour aujourd’hui mais aussi pour les jours à venir. Enseignement : Utiliser une méthode d’enseignement (démonstration, explication avec exemple, pratique guidée…) pour enseigner quelque chose que les auteurs font souvent. Engagement : C’est le temps pour lui de le faire, de pratiquer ou au moins de dire comment il compte s’y prendre…
  1. Faire un lien avec le processus d’écriture. Nommer ce que l’élève a appris et fait, tout en lui rappelant de le faire pour les textes à venir. S’assurer qu’il comprend que ce qu’il a fait est transférable.

Évidemment, si vous lisez l’anglais, je vous recommande fortement de lire le livre mentionné plus haut au complet et d’y retourner régulièrement. Ceci n’est qu’une petite parcelle plutôt théorique. Cet ouvrage est tellement plus que ça! Allez voir dans la section Référence de notre blogue, il s’y trouve.

De bons entretiens, ajoutés à de bons enseignements de groupe et de petit groupe, forment un tout pour rendre notre atelier d’écriture efficace. Voilà un beau défi!