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Un article de Martine Arpin

Après la connexion et après avoir annoncé l’enseignement visé, c’est le moment de démontrer aux élèves, de façon explicite, comment s’y prendre pour mettre en pratique l’enseignement que l’on vient de nommer. Comme cet enseignement est la phrase-clé, le mantra, alors on la répète:   « Maintenant, je vais vous montrer comment les auteurs s’y prennent pour … ».

Souvent, on utilise les textes modèles. Il est important que les élèves le connaissent déjà, aient eu du temps pour apprivoiser et apprécier l’histoire, pour ainsi se centrer sur les procédés littéraires que l’auteur a utilisés et que nous voulons enseigner.

J’aime particulièrement utiliser un texte-exemple que je prépare à l’avance, avec une partie à ajouter « en direct », ou un texte de classe écrit avec les élèves lors d’une autre leçon. Quand j’écris un texte personnel, je choisis un sujet que je connais vraiment, une histoire qui est déjà arrivée. En plus de me mettre moi aussi dans la peau d’un auteur, les élèves y verront l’authenticité de ce que je leur enseigne et raconte. Les exemples tirés du temps où nous étions enfants sont particulièrement intéressants car les élèves peuvent s’y reconnaître, comprendre les émotions et imaginer le sujet plus facilement, et ainsi se centrer sur la stratégie enseignée.

Quant au texte de classe, tous les moments vécus ensemble, comme groupe, peuvent faire surgir l’idée: l’exercice de feu, la sortie au musée, le dîner de la rentrée, … Les enfants ont tous vécu le moment, ils peuvent donc facilement participer à l’élaboration du texte et être partie prenante de leurs apprentissages.

Comme le temps est compté et que mon but est que les élèves voient les étapes, la procédure, le processus qu’ils doivent s’approprier pour utiliser la stratégie, les élèves savent que c’est le moment où moi je parle et eux écoutent et regardent.  L’atelier d’écriture repose sur une constance dans l’architecture des périodes, des leçons et même du langage qui supporte l’apprentissage. Les comportements attendus ont donc été enseignés explicitement en début d’année, ce qui permet une meilleure efficacité et une meilleure gestion du temps.

Quand la démonstration commence, je montre et je dis ce qui se passe dans ma tête d’auteur. Je donne un exemple précis, je dis toutes les étapes par lesquelles je passe dans ma tête,  et je le fais, devant eux, dans mon texte. « J’ai terminé mon texte sur… Je vais commencer un nouveau texte. Sur quoi pourrais-je bien écrire? Ah oui, les auteurs, quand ils cherchent une idée, pensent aux endroits où ils aiment aller, aux activités qu’ils font, aux gens qu’ils aiment… Ah! Je pourrais écrire sur… ou sur… J’ai trouvé, je vais raconter … »  Je peux aussi démontrer une stratégie en ajoutant des détails dans mon texte de la façon enseignée. « Y a-t-il un endroit dans mon texte où je pourrais ajouter une émotion, un dialogue? Ah oui, ici, mon frère a dit… Je vais l’ajouter! »

Lors de la partie enseignement de la mini-leçon, on peut aussi  partir d’une question de recherche (Comment les auteurs s’y prennent pour…) et les élèves, en pratique guidée, auront à trouver des réponses dans les textes modèles. Textes que j’aurai préalablement choisis et préparés en marquant les pages utiles pour démontrer ce que je veux enseigner. Ils adorent jouer au détective. Les élèves sont évidemment plus actifs que lors de la démonstration explicite par l’enseignante. Par contre, cette pratique demande l’art de diriger les élèves vers les réponses que nous recherchons, sans en avoir l’air, et de reformuler clairement et de façon précise leurs découvertes.

Alors que ce soit par une démonstration, la pratique guidée, une question de recherche ou un exemple, la partie enseignement de notre mini-leçon doit être explicite, claire, précise, et aller droit au but.

 

Et tout ça en 5 minutes chrono…