IMG_4115   

Un article de Martine Arpin

La connexion a été faite. L’enseignement visé a été clairement énoncé. J’ai enseigné de façon explicite en démontrant aux élèves comment faire pour utiliser la stratégie enseignée. Maintenant, place à la pratique guidée.

C’est le moment où les élèves s’exercent.  Tout le monde essaie la stratégie, avec son partenaire.

Encore une fois, je répète le point d’enseignement:  « Maintenant, à votre tour de … ».

Les partenaires discutent. Selon la leçon, les élèves sont engagés de différentes façons.  Je peux demander aux élèves de réfléchir à la façon d’appliquer la stratégie dans leur texte et de lever le pouce pour me montrer qu’ils ont leur idée:  « Lève le pouce si tu as trouvé une idée d’endroit où tu es déjà allé et dont tu pourrais nous parler. Ou une personne qui est importante pour toi… »  Je peux aussi les inviter à partager leur idée avec leur partenaire: avec l’atelier d’écriture, la phrase « Dis-le à ton partenaire » devient un automatisme et une routine pour les élèves!  Parfois, l’engagement se traduit par un peu de théâtre. Par exemple, pour que les élèves s’exercent à montrer une émotion au lieu de la nommer. Ou pour décortiquer les étapes d’un comment faire. À deux, ils s’aident et se donnent des idées. Je peux aussi leur proposer de s’exercer là, tout de suite, dans leur texte. Parfois, un seul des partenaires a le temps de pratiquer la stratégie. L’autre partenaire apprend quand même, il voit le modèle.  La fois suivante, ce sera son tour. Les élèves partagent leurs idées, se posent des questions, parlent de ce qu’ils remarquent. Mais chaque fois, ils sont en action. Tous.

L’enseignante aussi est engagée:  elle circule, elle écoute, elle répète, elle pose une question, elle encourage, elle félicite.

C’est un temps de pratique court et rapide. L’enseignante laisse environ 2 minutes de discussion, ensuite, elle reprend les rênes.  « Les auteurs, vos yeux et vos oreilles ici. Les belles discussions que j’ai entendues!  J’ai entendu que … et que… . C’est exactement ce que les auteurs se disent quand … (et elle répète, vous l’aurez deviné, le point d’enseignement). »  Peu importe qu’elle l’ait entendu ou pas, l’enseignante donne un exemple de ce qui était attendu comme réflexion ou discussion.  Et si elle l’a entendu pour vrai, alors là, il faut nommer l’élève! Quelle fierté!

Dans ma pratique, c’est l’un des changements qui me plaît le plus, et que j’applique maintenant bien au-delà de l’atelier d’écriture. Les élèves ne sont plus en attente. Ceux qui parlent beaucoup on du temps pour parler. Ceux qui n’osent pas s’exprimer en groupe se sentent plus à l’aise parce qu’ils discutent avec un partenaire avec qui ils sont habitués de travailler. Ceux qui ont tendance à éviter, pour toutes sortes de raisons, lorsque les questions sont posées au groupe, sont happés par l’action:  le rythme de la leçon les stimule.

Et tout ça en 5 minutes chrono…

IMG_4082 IMG_4078