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Un article de Martine Arpin et Isabelle Robert

Nous commençons à revenir sur Terre après cette immersion des plus inspirantes dans l’atelier d’écriture et de lecture, et dans l’univers des auteurs et des illustrateurs qu’on adorait déjà ou qu’on a appris à découvrir.

Le congrès De mots et de craie,  mené de main de maître par Yves Nadon, Annie Bineau, Suzanne Bourgouin, Marlyn Grant, Anne-Marie Kallemeyn et Martin Lépine est un incontournable en éducation.  En arrivant sur place, on ressentait déjà l’effervescence et l’adrénaline partout.   Et ce n’était même pas commencé!

Tout d’abord, le précongrès. Des directions d’école, conseillers pédagogiques et autres chanceux ont eu le privilège d’assister à une conférence de Diane Bernier–Ouellette. Celle-ci nous partageait son expertise dans le domaine du leadership et du mentorat dans son milieu scolaire afin d’appuyer les pratiques gagnantes en littératie. C’est exactement où nous en sommes. Puisqu’on connaît les pratiques efficaces pour l’apprentissage des élèves, il faut maintenant créer des conditions pour mettre en place de telles approches, et nos directions d’école doivent faire partie de l’équation. «Quand on sait mieux, on fait mieux.» Voilà une phrase qui dit tout! Madame Bernier-Ouellette, une dame d’une grande générosité, de douceur et d’une compétence remarquable.

Une nuit de sommeil plus tard, écourtée par trop d’excitation d’y être enfin, on faisait déjà la file pour se procurer Écrire des récits inspirés de nos petits moments, la première unité traduite des Units of Study, qui était d’ailleurs en pénurie 15 minutes plus tard, pour un total de 290 exemplaires vendus en 2 jours… Du jamais vu, selon les éditions La Chenelière, comme chiffres de vente dans un congrès!

Puis, la conférence d’ouverture nous a plongés dans l’ambiance…C’est avec humour et sensibilité que David Booth nous a rappelé que notre rôle n’est pas que d’enseigner comment lire et écrire, mais de développer le besoin de lire et d’écrire. Et l’importance de respecter l’enfant devant soi en lui permettant de lire et d’écrire ce qu’il est. De lire et d’écrire ce qu’il est. Ça porte à réfléchir, non? Il l’a d’ailleurs illustré avec une image puissante:  on ne se promène pas dans la classe avec un crayon rouge à la main, mais avec un sourire qui dit « Qui a quelque chose à me lire? ».

Le ton était donné!

Nous avons assisté à des conférences directement en lien avec les ateliers d’écriture et de lecture avec des gens passionnés et expérimentés. Avec Amanda Hartman et Shanna Schwartz, du TCRWP à New York, et avec Yves Nadon, Suzanne Bourgouin, Annie Bineau et Anne-Marie Kallemeyn, nous avons pu approfondir nos connaissances sur la philosophie des ateliers d’écriture et de lecture, sur les différentes composantes de ces ateliers et sur l’importance d’un enseignement de qualité pour créer des lecteurs et des scripteurs pour la vie. Des participants ont même assisté à un atelier directement dans une classe, avec Marlyn Grant, pour vivre encore plus l’immersion dans l’atelier de lecture.  Nous pouvions bien sentir une ligne directrice dans les interventions: Chacun, avec sa personnalité, son regard, ses histoires,  nous a rappelé le rôle crucial de notre attitude et de la qualité de ce que nous offrons aux élèves comme « environnement d’apprentissage ». Et l’importance de créer les conditions gagnantes pour que les élèves apprennent et vivent la lecture et l’écriture, la nécessité du respect et de l’accueil, la valeur de l’enseignement explicite et de la rétroaction, la puissance d’être compétent.

Il y a aussi eu les rencontres magiques: L’humour et l’intérêt réel qu’ils portent aux gens de Manon Gauthier et de Michaël Escoffier (et ses beaux yeux bleus, il faut bien le dire…), la profondeur de Thierry Lenain, la gentillesse d’Olivier Balez, le rire de Pauline Gagnon, l’engagement d’Alexandre Jardin, la passion de Sophie Gagnon Roberge, la générosité de Stéphane Poulin et bien d’autres (nous ne parlons que de ceux que nous avons rencontrés…). La culture et l’éducation vont de pair, et ces moments privilégiés où l’on pénètre dans l »univers des livres, de ceux qui les aiment, les inventent, les illustrent, viennent nous toucher profondément. Un enseignant est nourri par ces rencontres. Elles changent notre rapport aux livres et notre façon d’en parler et de les présenter aux élèves. Elles font ressortir le côté social et humain de la lecture et de l’écriture.

En conférence de fermeture, c’est un Yves Nadon fier et ému qui nous a rappelé l’importance de notre rôle auprès des enfants que nous accueillons, mais aussi l’importance de la collégialité et du travail d’équipe, du respect des enfants mais aussi des gens avec qui nous travaillons, et de la portée que peut avoir une équipe qui avance dans la même direction. Que chacun fasse des pas dans le même sens, en respectant le rythme de chacun, mais toujours en étant en mouvement pour faire avancer les choses.

Maintenant, nous sommes plus de 600 passionnés de l’enseignement, de l’éducation, de littérature qui retournerons dans notre classe la tête et le coeur remplis de ces belles rencontres et de ces apprentissages précieux.

Et on a déjà hâte à l’institut d’été que cette équipe tellement inspirante de De mots et de craie  commence déjà à préparer, et au prochain congrès en 2018…

Ce sont des événements comme ceux-là qui prouvent que la formation continue, en éducation comme dans tous les domaines professionnels, est essentielle et nécessaire.  Parce que pour faire jaillir des étincelles chez nos élèves, il faut d’abord avoir une flamme qui brûle en soi. Et c’est tout un brasier que l’équipe de De mots et de craie a réussi à allumer!