Un article d’Amélie Beaudoin

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16h30 Réunion d’équipe du premier cycle
Nous sommes huit enseignantes, l’orthopédagogue et la direction d’école. Une discussion fort intéressante est amorcée sur nos pratiques d’enseignement de l’écriture. Certaines personnes parlent beaucoup, d’autres peu. Certaines émettent des opinions claires et convaincues alors que d’autres sont en réflexion et posent des questions. Des points de vue se rejoignent, mais d’autres sont divergents. On discute, on argumente, on échange, on écoute et on se contredit, mais toujours dans le respect. Et moi, j’adore ça! Voilà le genre de réunion qui m’allume. Ces rencontres où je réalise qu’ensemble, nous sommes de puissants moteurs de changement.

Nous avons eu la chance, lors de la rentrée scolaire, d’assister à une conférence de Steve Bissonnette, professeur et chercheur s’intéressant entre autres aux travaux sur l’efficacité de l’enseignement et des écoles. Il nous expliquait, recherches à l’appui, les principaux facteurs de réussite des écoles efficaces :
1. Le personnel de l’école a des attentes élevées.
2. L’école assume les mauvais résultats et cherche des solutions (ne remet pas la faute sur des facteurs extérieurs).
3. Le personnel travaille en collaboration et harmonise ses pratiques d’enseignement.

Voilà où je veux en venir : travailler en collaboration et harmoniser ses pratiques. Mes collègues sont source de motivation pour moi. Quand je veux intégrer de nouvelles pratiques d’enseignement, elles deviennent aussi des ressources d’une grande richesse. Qu’elles soient entre les murs de mon école ou même bien plus loin, ce sont des alliées très précieuses. Qu’en est-il pour vous? Comment votre milieu se concerte-t-il pour travailler en collaboration? En quoi le travail d’équipe peut-il améliorer votre enseignement? Voici quelques débuts de réponse…

1. Pour pousser la réflexion à un niveau supérieur
Grâce aux échanges entre enseignants, je discute, j’analyse et je me questionne sur ce qu’est un enseignement de qualité. Doucement, nous harmonisons nos pratiques. Nous allons de l’avant.

2. Pour faciliter la mise en place de l’atelier d’écriture
Vivre l’atelier d’écriture entourée de collègues qui le vivent aussi est un atout considérable pour moi. Ensemble, on s’entraide, on trouve des solutions, on se partage certaines tâches, on répond à nos questions et on se rassure. Faire une liste de vérification, trouver un texte mentor ou rédiger un texte modèle ne sont que des exemples de tâches que nous pouvons partager. Dans ses vidéos de présentation, le TCRWP propose que les enseignants travaillent ensemble pour bien s’approprier chaque module. L’une des façons suggérées est que chaque enseignant choisisse une partie d’un module et présente un résumé des leçons à ses collègues. Une belle façon de faciliter et d’harmoniser notre compréhension d’un module en général.

3. Pour normaliser nos attentes et relever le niveau d’écriture des élèves
Je crois à l’importance de porter un regard similaire sur les textes de nos élèves. Prendre le temps de discuter de nos attentes et ce, pour chaque niveau d’enseignement. De cette façon, le niveau suivant peut s’appuyer sur les connaissances du précédent. D’ailleurs, les modules d’enseignement de l’atelier d’écriture offrent cette belle continuité d’un niveau à l’autre. Et puis, on le sait, analyser des textes d’élèves n’est pas toujours facile. Cette année, mon équipe de niveau s’est donné cet objectif : se rencontrer à l’occasion afin de comparer des textes, normaliser nos attentes et mieux cibler les besoins de nos élèves. Ces rencontres me permettront de mieux planifier mes entretiens et ainsi, je serai en mesure d’intervenir plus efficacement.

4. Pour la rétroaction
La rétroaction aux élèves est un élément crucial de l’atelier d’écriture. Alors si c’est bon pour nos élèves, ça l’est pour nous aussi! Les possibilités de recevoir ou de donner de la rétroaction sont grandes : assister à une leçon d’écriture dans une autre classe, recevoir une collègue pendant notre atelier d’écriture, visiter une autre classe pour observer l’organisation matérielle et ses tableaux d’ancrage, se filmer pendant l’atelier d’écriture et plus encore. Rien de mieux que ces rétroactions pour s’améliorer.

5. Pour la motivation
Avec mes collègues, je participe à des formations, je m’inscris à des congrès, je partage des ouvrages didactiques qui m’allument, je participe à des échanges sur des groupes de discussion, je collabore à un blogue et je vais visiter d’autres classes. Ce travail d’équipe crée un climat inspirant. Ça me motive!

17h30 Fin de la réunion
Je suis heureuse des points que nous avons soulevés. Je sais que nos échanges feront leur chemin dans la tête de chacune. Des changements s’amorceront certainement. À vitesse grand V pour certaines et plus doucement pour d’autres. Chacun son rythme. Mais osons prendre des risques, acceptons l’erreur,  comme on le fait pour nos élèves.

Ces rencontres pédagogiques nous permettent d’avancer grandement comme équipe. Je vous encourage à les planifier dès le début de l’année parce qu’ensuite, c’est plus difficile de leur faire une place dans nos horaires déjà chargés. À petits ou à grands pas, l’important c’est d’avancer. Tirons profit de la force de l’équipe.

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