Les ateliers d'écriture et de lecture au primaire

Un article d’Isabelle Robert

Vivre l’atelier d’écriture c’est permettre aux élèves d’avoir beaucoup de temps pour écrire, de prendre des décisions, de faire des essais et des erreurs et d’apprendre de ceux-ci. Le temps qu’on offre aux élèves pour penser et écrire est un fondement essentiel de l’atelier d’écriture, mais prendre en note ce qu’ils font au quotidien peut s’avérer complexe. Nous savons que ce sont les élèves qui prennent en charge leur processus et leur écriture ce qui rend chaque texte unique et à l’image de son auteur.

Si vous ne savez pas par où commencer, je vous propose des pistes de réflexion qui  vous guideront peut-être dans la prise de notes du travail d’auteur des élèves.

Commençons avec cette question : pourquoi prendre des notes?

Prendre des notes rend notre travail tellement plus efficace! Il se passe énormément de choses durant une seule période d’écriture. Comment peut-on se souvenir de toutes nos interventions, des compliments qu’on a faits, de ce qu’on a enseigné à Béatrice, à Lucas, à Élyanna, de ce qu’on a vu dans le travail de Gabriel? Il y a tant de choses qui se déroulent en même temps… Garder des traces de ce qui se passe dans le moment présent nous  donne des indices sur ce que chacun a besoin.

La prise de notes permet aussi de planifier notre enseignement pour les prochains jours, de rectifier le tir s’il le faut et de prendre des décisions. C’est une action au service de l’enseignant qui vise, ici, l’amélioration de la compétence à écrire des élèves.

De plus, elle permet de vérifier si on a répondu aux besoins des élèves, d’évaluer l’efficacité de notre enseignement et de porter un jugement sur celui-ci. Aussi, elle nous permettra d’avoir un regard sur la progression de l’élève.

Prendre des notes permet également de bonifier les échanges entre les collègues, de réfléchir et discuter des interventions possibles, de partager des expériences et d’échanger sur les interventions qui ont bien fonctionnées en classe à l’égard de certains buts.

Une autre question vient alors : quoi prendre en note?

Tout simplement ce qu’on a besoin de savoir! C’est à dire, ce qui nous servira pour enseigner dans les jours à venir. Il faut que ce soit rapide et que ça nous serve!

Je prendrai donc en note, sur le vif : ce que l’élève fait de bien, ce qu’il tente de faire et ce que je lui ai enseigné. Peut être que mon entretien me permettra aussi de prévoir ce que l’élève aura besoin prochainement. J’en prendrai bonne note!

En étudiant les textes de mes élèves, je noterai un point fort (qui me servira lors de mon entretien) et ce que je prévois enseigner c’est à dire, ce qu’il est prêt à apprendre en tant qu’auteur. Et, puisque j’ai un peu plus de temps, j’aime aussi prendre en note le sujet du texte de l’élève. Ça me permet de connaitre son champ d’intérêt.

Bien entendu, je me servirai de mes observations pour mon enseignement. Je pourrai donc planifier quel sera mon objet d’enseignement et choisir le support (texte modèle, exemple d’élève, pratique guidée…) qui appuiera mon enseignement.

Mais attention! Je me laisserai quand même une porte ouverte, car dans l’entretien, il se peut que mon élève m’amène ailleurs et je le suivrai certainement. Il est important d’être à l’écoute et de répondre au besoin le plus important de l’élève.

Une autre possibilité est d’observer et de noter le travail de partenariat. Il est important de se fixer des objectifs pour faire progresser les élèves dans leur compétence à s’entretenir avec un partenaire.

Tout ceci permet d’avoir une vision claire de ce dont les élèves ont besoin afin de prendre des décisions importantes dans la planification de l’enseignement.

Mais comment s’organiser? Quel outil de consignation utiliser?

 Il y a plusieurs façons de faire! C’est à chacun d’entre nous de trouver une méthode qui nous convient et de déterminer le rythme qui répondra à vos besoins.

Que ce soit de façon numérique ou en version papier, plusieurs modèles de fiches de consignation se ressemblent, mais comportent de petites différences. C’est une question de goût et de ce qui nous convient personnellement. Un modèle simple comme celui-ci peut vous inspirer.

Prise de notes (version simple)

Peut-être que c’est une version à papillons adhésifs comme ceci qui vous conviendra. Ici, Martine, consigne sur son carton ses observations au fil des semaines et planifie son enseignement sur les papillons adhésifs.

Pour ma part, j’utilise un cartable. Chaque semaine, sur le vif et en examinant les textes de mes élèves, je prends des notes pour avoir une vue d’ensemble de ma classe.

Pour avoir une version PDF, cliquez  sur ce lien : Fiche pour suivi d_élèves

Souvent, on ne trouve pas notre outil parfait du premier coup. J’ai essayé plusieurs façons avant de trouver le mien. Je me suis aussi raffinée dans la qualité de mes observations, la pertinence de ceux-ci, la planification de mes entretiens suite aux notes que je prenais. J’ai trouvé l’outil de consignation qui me convient.  Ce qui y est inscrit me sert tous les jours.  Il me permet de planifier mon enseignement, de l’ajuster s’il le faut, de m’assurer d’offrir un enseignement qui répond aux besoins de chacun de mes élèves, de vérifier sa portée, et encore de m’ajuster au besoin.

J’accueille à bras ouverts cette diversité de textes qui se créent chaque jour. Je suis prête à offrir cet enseignement différencié qui répondra aux besoins de tous mes auteurs. Avec ces notes, j’ai tout ce qu’il me faut. Il ne me reste qu’à enseigner!