Un article d’Annie Bineau
Lors de mon dernier passage au Teachers College, j’ai eu la chance d’expérimenter une nouvelle façon de travailler avec des petits groupes d’élèves. La révision interactive est un outil puissant pour permettre le transfert de l’habileté ou de la stratégie pratiquée par l’élève. De plus, après expérimentation avec des élèves de la maternelle à la troisième année, je constate que ce type de travail suscite un engagement enthousiaste de la part de ceux-ci.
La révision interactive se déroule en 3 étapes:
Premièrement, il y a la phase de mobilisation. Il s’agit d’une courte activité (2-3 minutes) en lien avec la stratégie ou l’habileté pour laquelle nous voulons favoriser le transfert. Cette activité se réalisera avec un partenaire (deux équipes de deux élèves). Aussi, l’enseignant doit s’assurer qu’elle sera facilement réussie. L’intention est d’engager les élèves et de rappeler une connaissance en lien avec ce qui sera travaillé. Par exemple, si je veux que les élèves vérifient leur texte et écrivent les sons manquants dans les mots, la phase de mobilisation pourrait être la lecture d’un mot complet au recto d’un carton et le même mot avec un son manquant au verso. Les élèves devront dire de quel côté le mot est complet. Une fois les 2 ou 3 mots complets trouvés, on fait vérifier par l’autre équipe.
Voici d’autres activités possibles pour la phase de mobilisation :

2.


Ici, les élèves doivent trouver quelle phrase correspond à une réponse plus précise à une question du lecteur.
Deuxièmement, il y a la phase du travail côte à côte. L’enseignante aura préalablement écrit un texte du même genre que celui travaillé en classe à ce moment et du même niveau qu’écriraient les élèves ou légèrement plus complexe. Si l’on veut travailler une habileté en lien avec les conventions, notre texte ne doit comporter qu’une seule sorte d’erreurs : celle que l’on veut faire pratiquer aux élèves. Dans le cas où l’on voudrait que les élèves élaborent davantage leurs textes, on écrit un texte avec seulement les idées de base, prêt à être élaboré.


Les élèves travailleront en équipe de deux. S’il s’agit de corrections à faire, ils écriront sur le texte. S’il s’agit d’élaborer, ils le feront seulement à l’oral. Pendant le temps de pratique des élèves, l’enseignante donnera du support si nécessaire. Il est préférable de laisser les élèves essayer et de donner un léger accompagnement au besoin. Les élèves auront à leur disposition des outils qui leur permettront de travailler de façon la plus autonome possible, par exemple l’alphabet ou le tableau d’ancrage en lien avec le travail à accomplir.
La troisième partie est de faire transférer l’habileté ou la stratégie pratiquée sur leurs propres textes. Les élèves réviseront ou corrigeront leurs textes en utilisant l’habileté ou la stratégie utilisée pendant le travail côte à côte. Si cela est encore très difficile, ils pourraient travailler ensemble sur le texte d’un des deux élèves.
Finalement, il sera bon de conclure ce petit groupe en rappelant aux élèves ce que nous leur avons enseigné, ce qu’ils ont pratiqué et ce qu’ils pourront donc faire pour « le reste de leur vie ».
Cette façon de travailler est pertinente pour les petits-groupes en classe, mais aussi pour le travail en orthopédagogie. Cela permet aux élèves de pratiquer et d’approfondir ce qui est travaillé en classe. Puisque les élèves qui bénéficient des services en orthopédagogie ont besoin de plus de répétition pour acquérir un nouvel apprentissage, nous pouvons certainement travailler plusieurs fois la même stratégie ou habileté, en changeant les activités de mobilisation et les textes utilisés.