Dans la classe d’Isabelle Robert

Depuis quelques semaines, nous travaillons l’écriture de textes narratifs. Les élèves sont amenés à vivre à répétition le processus d’écriture tout en ayant en tête des buts précis. Certains ont des défis en ce qui a trait à la structure du texte, d’autres travaillent fort sur l’écriture des mots, d’autres tentent de rendre leurs textes captivants, certains travaillent à écrire plus en mettant en place des stratégies qui les aident à se concentrer et être plus productifs… Des défis, il y en a pour tous.

Ce qui est encouragé dans la classe, c’est donner le meilleur de soi-même. Faire de son mieux et être responsable. Les textes ne doivent pas être parfaits. Ce n’est pas ce que je recherche. J’aime voir des tentatives et sentir une intention derrière ce qu’ils écrivent. Par exemple, celui qui révise et qui ajoute un procédé littéraire étudié dans un livre. Celui qui écrit un mot et qui le répare après s’être relu. Celui qui tente d’allonger son texte en donnant plus de détails pour que les lecteurs puissent mieux suivre le récit. Celle qui enlève des mots répétitifs pour éviter la redondance. Celui qui travaille ses techniques de croquis afin que ceux-ci soient plus clairs et le soutiennent dans l’écriture de son histoire. Celle qui utilise un sablier de cinq minutes pour l’aider à s’engager rapidement dans l’écriture d’une phrase. Celui qui porte une attention particulière à bien tracer les lettres pour faciliter la relecture. Celui qui recommence l’écriture de sa phrase, car il s’est aperçu qu’il avait oublié les espaces entre les mots… Des gestes qui démontrent l’engagement des élèves.

Des comportements qu’on remarque et qu’on célèbre.

Cette semaine, nous avons étudié le texte d’un auteur de la classe comme on le fait quand on étudie le texte d’un auteur qu’on aime. Le texte de Xavier n’est pas parfait, mais on voit son travail, ses décisions, ce qu’il a tenté de faire. Un texte riche à étudier. Nous nous sommes posé les questions suivantes : « Que fait-il? » et « Pourquoi? ». Une occasion de voir, de nommer et de comprendre les raisons derrière les choix qu’il a faits et de s’inspirer de son travail pour s’améliorer.

En plus d’apprécier et de mettre en valeur le travail de Xavier, cette étude a été profitable à tous les élèves de la classe qui ont identifié un procédé d’écriture à tenter dans leur propre texte. Je suis toujours fascinée de constater à quel point les élèves sont habiles pour choisir un but qui convient très bien à ce qu’ils sont prêts à essayer en tant qu’auteurs, une habileté qu’ils pensent être capables de faire, mais qu’ils ne font pas encore ou qu’ils ne font pas toujours. Parfois, ils ne sont pas très loin d’un prochain pas en écriture.

Remarquer et nommer ce qu’ils font en tant qu’auteurs aident les élèves à travailler avec une intention et cela favorise la progression des habiletés. Ils ne font pas qu’écrire pour écrire, ils écrivent en pensant à la manière d’écrire. Et lorsqu’on étudie le texte d’un auteur ou d’une autrice qu’on aime bien, un texte accessible, un texte qui nous inspire, toute la communauté d’auteurs que nous sommes est gagnante. Xavier nous a permis d’être meilleurs cette fois-ci et la prochaine fois ce sera surement Émile ou Emma ou Léonard ou Olli ou Adèle ou Camille ou Benjamin ou…