Une collaboration de David Lord

T’as une planif de béton et tu as répété ta performance dans ton salon. Tu te sens prêt pour tes trois ateliers d’écriture de la semaine. Après le premier, tu quittes le soir avec un panier, débordant de créations. Le souper terminé, tu t’assois pour lire et digérer. Tu te questionnes sur comment tu pourras les accompagner. Impossible de tous les rencontrer en trois ateliers. S’en suit une indigestion littéraire et une frayeur qui habite tous les pédagogues… Travailler avec des sous-groupes le lendemain sans perdre le contrôle du groupe.

Tu sais que les sous-groupes sont une solution efficace afin d’éviter les répétitions de leçons à outrance et que les échanges entre petits partenaires d’écriture ne sont pas que délicieux, mais nourrissants. Cela te fait peur, mais tu n’es pas seul. Une excellente alliée pour vaincre tes craintes est l’orthopédagogue. Joins-toi à cette alliée pour réduire tes angoisses.

Voici une suggestion d’un ancien peureux, qui affronte maintenant courageusement les sous-groupes.

Afin de se lancer, il faut parfois être créatif.

Pour une semaine de trois ateliers, il est possible de…

Atelier 1 : C’est un début de semaine, tes réflexes sont aiguisés et ta concentration au maximum. Avant de planifier ton prochain atelier, lis l’ensemble des textes. Cible des besoins criants et prends-les en note. Rassemble ceux qui ont un besoin similaire. Crée deux sous-groupes et demande à l’orthopédagogue de les prendre en main après que tu aies animé la mini-leçon. Lorsque l’orthopédagogue assiste à la mini leçon, elle connaît les stratégies enseignées, peut utiliser le même langage que le titulaire et se référer plus facilement aux tableaux d’ancrage. Pendant ce temps, tu peux gérer l’ensemble du groupe sans trembler et rencontrer individuellement 2 ou 3 auteurs, puis assurer un retour de fin de période efficace.

Atelier 2 : Pendant la période d’écriture autonome, tu te lances avec un sous-groupe de 2-3 élèves et tu fais 1 ou 2 rencontres individuelles.

Atelier 3 : Tu es fier de toi mais cela n’efface pas la fatigue de fin de semaine. Tu laisses une note écrite sur les petits livres de 3 ou 4 élèves très forts sans le dire à tes collègues et tu rencontres individuellement les 2 élèves qui n’ont pas eu d’entretien cette semaine.

Puis, si tu as la chance d’avoir une collègue qui vient faire une période d’appui, tu places cette dite période pendant les ateliers d’écriture. Tu peux alors assurer le suivi d’un des sous-groupes ayant le plus de besoins une 2e fois dans la même semaine.

Voilà, la semaine est terminée, tu as animé trois magnifiques ateliers. Pratiquement tous les auteurs ont eu une rencontre efficace pour grandir. Tu peux sortir de l’école le torse bombé le vendredi et gagner de la confiance pour les prochaines rencontres.

Après cela, tu regrouperas de plus en plus d’élèves en acceptant que pendant ce temps 2 auteurs vident une agrafeuse au coin écriture, qu’un auteur fasse des roulades dans un amoncèlement de crayons feutres et qu’un dernier se construise une longue vue avec son plus récent livre. Après tout, tu pourras les rassembler dans 5 minutes pour ton prochain sous-groupe à qui tu enseigneras de façon explicite la bonne utilisation du temps d’écriture et des outils de travail.

Laisse la peur de côté et fais-toi confiance. Le pire qui peut arriver est que tu n’aies pas le temps de rencontrer tous les petits auteurs. Dans ce cas, tu pourras les prioriser au début de la prochaine semaine. Dis-toi que tes élèves auront tous eu la chance de recevoir trois bonnes leçons explicites, trois rappels ou courtes leçons de mi-ateliers et du temps pour écrire. Tu es déjà une pédagogue extraordinaire.