Une collaboration spéciale de Jade DaSilva-Byford et Fannie-Eve Prévost

 

Souvent, dans les écoles qui offrent un programme d’immersion, les enseignants d’anglais et de français ne travaillent pas sur les mêmes projets, les mêmes thèmes ou sur les mêmes genres de textes en même temps. Ainsi, l’enseignant de français peut travailler les textes narratifs, tandis que l’enseignant d’anglais, lui, travaille les textes informatifs… Pourquoi ne pas aligner les deux? Pourquoi ne pas permettre aux élèves d’expérimenter un genre de texte à la fois, et ce, dans les deux langues, en même temps? C’est le mandat que nous nous sommes donné dans notre classe, avec les ateliers d’écriture.

 

Planification

Tout d’abord, avant de débuter un nouveau module, nous nous rencontrons et nous planifions l’horaire des leçons. Par exemple, le lundi, c’est l’enseignante d’anglais qui enseignera la leçon 1, le mardi, c’est l’enseignante de français qui enseignera la leçon 2 et ainsi de suite… Ainsi, au début de chaque leçon, nous revenons brièvement sur la leçon de la veille enseignée par notre collègue: « Hier, avec Ms Jade, vous avez appris que les auteurs…. Aujourd’hui, je vais vous enseigner que les auteurs…. ». C’est souvent notre connexion. Parfois, il se peut que l’on doive refaire la même leçon. Par exemple, dans le module “ Écrire des histoires vraies”, le module narratif pour les élèves de troisième année les élèves devaient trouver le coeur de leur histoire et détailler, petit à petit. Comme ils écrivent deux histoires (l’une en français, et l’autre en anglais), la même leçon a été enseignée le lendemain, de façon plus concise, afin que les élèves effectuent le même travail sur leur deuxième histoire. Par contre, lorsqu’ils ont appris comment diviser leur texte en paragraphes, ils ont pris quelques minutes au début de la période le lendemain, avec leur autre enseignante,  pour diviser leur deuxième histoire, sans répéter la mini-leçon. Puis, l’enseignante a enchaîné avec une nouvelle leçon.

 

Affichage et outils dans la classe

Dans notre classe, l’affichage et les tableaux d’ancrage sont bilingues. Par contre, pour ne pas avoir des murs de classe trop chargés et pour soutenir les élèves dans leur apprentissage de la langue, nous avons décidé de fournir un cartable de mots par équipe, dans les deux langues (mots de vocabulaire classés par thèmes, mots de transition, mots chics, etc.). De plus, pour faciliter l’enseignement et gagner du temps, le livre modèle est toujours le même, donc traduit (par exemple: Par ici la pluie!/Come on, Rain! par Karen Hesse).

 

 

Publication

À la fin de chaque module, les élèves publient donc 2 histoires, une en anglais, l’autre en français. Certains élèves, surtout ceux qui ont plus de difficulté, choisissent d’écrire la même histoire dans les deux langues. Nous avons une grande célébration bilingue pour la classe!

Les avantages

Nous avons réalisé qu’à force d’exposer les élèves au même vocabulaire, au même genre de texte, aux mêmes notions, ils font plus facilement le pont entre les deux langues, et renforcent ainsi leurs acquis. De plus, l’élève qui est plus habile dans l’une des deux langues gagne en confiance, car il peut se baser sur les apprentissages réalisés dans sa langue maternelle la veille pour mieux bâtir ce qui s’en vient aujourd’hui.  Pour nous, enseignants, il y a aussi beaucoup d’avantages! Nous sommes maintenant une équipe! Nous voyons souvent les mêmes forces et les mêmes faiblesses chez nos élèves.  Il est donc plus facile de trouver des solutions et des outils pour les aider, à deux!  Le fait d’enseigner les ateliers d’écriture 2 fois par semaine chacune au lieu de 4 nous permet aussi à toutes les deux d’avoir plus de temps pour planifier les autres matières.

La cohésion et le travail d’équipe avec les ateliers d’écriture ont un grand impact sur la réussite des élèves en langue seconde et leur motivation. Tout le monde en ressort gagnant!