Un article de Diane Bernier-Ouellette et Martine Arpin

 

Martine travaille dans un milieu francophone assez homogène. Il y a quelques élèves allophones par classe, mais très peu. Ses rencontres avec des enseignants, conseillers pédagogiques, cadres scolaires et mentors pédagogiques en classes d’immersion et en milieu minoritaire, de la Nouvelle-Écosse au Manitoba, en passant par des écoles de la commissions scolaires Sir-Wilfrid-Laurier et Lester B. Pearson au Québec et des classes régulières qui accueillent plusieurs nouveaux arrivants dont le français n’est pas la langue maternelle, l’ont amenée à se questionner sur une réalité qui est tout autre que la sienne.

Diane est présentement consultante en littératie scolaire et familiale ainsi que chargée de cours à l’Université de l’Ile-du-Prince-Édouard. Elle a été coach-mentor en littératie à l’École-sur-Mer à Summerside ainsi que coordonnatrice de l’équipe provinciale en littératie au ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de l’Île-du-Prince-Édouard. Son expérience dans des milieux francophones en contexte d’immersion française et en contexte linguistique minoritaire l’amène à continuer d’intervenir et d’apprendre auprès des enseignants et des directions scolaires dans leur milieu de travail.

Toutes les deux, nous avons réfléchi aux meilleures façons de soutenir ces enseignants dans leurs interventions auprès de leurs élèves et d’adapter nos interventions à ces élèves qui ont des besoins différents.

L’expérience des enseignants et les exemples de textes écrits par les élèves provenant du Québec et des autres milieux francophones majoritaires ou minoritaires confirment que l’atelier d’écriture permet de développer les compétences de façon remarquable. L’atelier d’écriture est basé sur des pratiques qui sont, à la base, parmi les plus efficaces en éducation, particulièrement auprès des élèves ayant des besoins particuliers, quels que soient ces besoins. Nous pouvons quand même poser les questions suivantes :

–Comment l’atelier d’écriture supporte-t-il les élèves en apprentissage de la langue, notamment  chez les nouveaux arrivants ou en contexte minoritaire ou d’immersion ?

–Comment adapter son enseignement pour qu’il soit encore plus aidant sans dénaturer l’atelier d’écriture ?

À notre avis, il y a au moins deux angles que nous devons prendre pour contribuer à la discussion autour de ces questions. Le premier est en lien avec l’atelier d’écriture en tant que pratique pédagogique et l’autre se rapporte aux modules d’écriture conçus par l’équipe du Teachers College en tant que ressource pédagogique pour appuyer l’enseignant lors de la mise en œuvre de l’atelier.

Nous croyons que l’atelier d’écriture est une pratique incontournable, peu importe le programme ou le contexte linguistique. Nous constatons que dans certaines classes, incluant celles situées en contextes linguistiques minoritaires ainsi qu’en immersion, le concept des ateliers de lecture et d’écriture existe depuis longtemps. Certaines équipes-écoles ont développé leurs propres suites de mini-leçons basées sur les besoins de leurs élèves et leurs programmes d’enseignement. Maintenant, les modules de la collection « Les ateliers d’écriture » peuvent aussi soutenir les enseignants à ce niveau.

Lucy Calkins, dans un document intitulé Support for English language learners in Units of Study, nous rappelle que l’atelier d’écriture offre de nombreux avantages pour les élèves qui apprennent une langue seconde, dont :

  • La routine dans la structure : Lorsque les élèves ont un horaire et une structure semblables chaque jour, ils peuvent se centrer sur ce qu’ils ont à apprendre. La période d’écriture se passe toujours de la même façon. Les leçons changent, mais la structure reste la même, ce qui est rassurant pour les élèves et favorise la compréhension et l’automatisation de ce qui est attendu.
  • Le langage répétitif : Répéter les mêmes mots et expressions dans chaque leçon et d’une leçon à l’autre, faire des liens avec les stratégies apprises dans les leçons précédentes, utiliser le même langage sur les tableaux d’ancrage et durant les entretiens individuels, par exemple, favorise la compréhension et diminue la charge de nouveau vocabulaire à intégrer chaque jour.
  • Le temps de pratique et le contexte authentique : Dans l’atelier d’écriture, les élèves ont beaucoup de temps pour pratiquer le langage oral et écrit. Ils écrivent et ont des occasions de s’exprimer chaque jour sur des sujets importants pour eux. Comme dans n’importe quelle habileté à développer, le temps de pratique contextualisé et authentique est un facteur primordial à la réussite.

 

  • L’enseignement explicite : Un enseignement court et ciblé par le biais d’une démonstration ou de la réflexion à voix haute évite la surcharge cognitive.

 

  • La différenciation : L’atelier d’écriture favorise la différenciation et le soutien aux besoins spécifiques de chacun. Pour un élève non francophone, le temps d’entretien individuel, ou en petits groupes, peut servir à développer le langage autant que les compétences rédactionnelles, l’un étant même au service de l’autre.

 

  • L’importance du visuel : autant dans les leçons et les répertoires de stratégies créés avec les tableaux d’ancrage que dans les textes des élèves, l’utilisation d’éléments visuels favorise la compréhension, la rétention et le transfert des apprentissages, tout en donnant un support supplémentaire aux apprenants de la langue.
  • L’apprentissage par les pairs : Le travail avec un partenaire omniprésent dans l’atelier d’écriture est favorable à l’acquisition du langage. Les élèves écrivent, écoutent, mais ont aussi plusieurs occasions d’échanger et de parler. Pour des élèves non francophones, les trios sont parfois plus profitables que les tandems. En situation d’apprentissage d’une langue additionnelle, « idéalement, un membre de l’équipe parle la langue maternelle du nouvel élève, mais connait mieux le français que lui et le troisième est un francophone qui est un modèle langagier » (Calkins, 2013). Les élèves en apprentissage ou en développement d’une langue ont besoin de s’exercer à l’oral avant de passer à l’écrit, et le partenaire est idéal pour ce travail. Évidemment, les habiletés et stratégies d’entraide pour cet apprentissage sont aussi enseignées explicitement.

 

  • La réflexion : sur ses propres apprentissages permet à l’élève d’avoir un but compréhensible, concret et réalisable.

Un programme de littératie complet

Nous savons que la pierre angulaire d’un programme de littératie efficace et complet est l’équilibre entre les trois composantes fondamentales : l’oral, la lecture et l’écriture. Jocelyne Giasson, dans La lecture, Apprentissage et difficultés nous rappelle d’ailleurs qu’offrir un enseignement équilibré, c’est assurer une harmonie entre les besoins des élèves dans ces trois sphères et le soutien qui leur est offert. L’atelier d’écriture correspond tout à fait à cette vision.

Tout bon enseignement part donc d’une bonne connaissance de nos élèves. Dans une situation d’apprentissage d’une langue seconde, il est essentiel de connaitre non seulement le niveau de compétence en français de nos élèves, mais aussi celui de leur langue maternelle afin de prendre les meilleures décisions pédagogiques. Nous croyons que l’atelier d’écriture, tout comme l’atelier de lecture, offre un cadre idéal pour l’enseignement et l’apprentissage du français à tous les élèves, mais particulièrement à ceux qui apprennent la langue. Nous savons que ce cadre est très efficace, car il permet, dans un court temps, d’offrir un enseignement ciblé et explicite au groupe-classe, de l’enseignement différencié et des rétroactions fréquentes, ainsi que de la pratique autonome quotidienne si importante au développement de nos jeunes auteurs.

 

L’importance du développement langagier

Dans un contexte linguistique minoritaire, tout comme en immersion française, nous devons nous assurer que nos élèves développent des compétences langagières de plus en plus complexes puisque le langage est à la base de tout ce que nous faisons. Selon Lyster (2016), les élèves de l’immersion nécessitent un enseignement particulier autour des compétences grammaticales, lexicales et sociolinguistiques. Certains principes associés à l’apprentissage d’une langue seconde peuvent nous guider :

  • But authentique

Le meilleur moyen d’apprendre une langue est de communiquer dans un but authentique. Quand on a une intention réelle, l’apprentissage se fait en contexte et plus naturellement : 90 % du langage s’acquiert avec le temps et les interactions. L’atelier d’écriture peut fournir ce contexte aux élèves puisqu’il leur permet de s’exprimer, à l’oral et à l’écrit, sur des sujets qui les touchent et qui les intéressent personnellement. Les stratégies de communication font partie de l’atelier d’écriture. Il importe de mettre en place une structure solide pour créer une communauté de classe qui favorise le travail d’équipe et la participation aux conversations pour développer le « langage social ».

  • Pouvoir dire ce que nous voulons écrire

En général, nous pouvons écrire ce que nous sommes capables de dire. Écrire au sujet des petits moments par exemple, exige que les élèves puissent raconter des histoires au passé. Nous voulons donc fournir des occasions à chaque moment de la journée pour les conversations ciblées et spontanées. Dans le cadre de ces conversations, nous voulons que les élèves puissent raconter leur vie. Il va sans dire que nous voulons que les élèves « s’expriment à l’oral dans tous les genres. » Tantôt, ils décriront ou expliqueront des choses, d’autres fois ils exprimeront des opinions et à d’autres moments ils raconteront des moments. Avec l’atelier d’écriture, l’enseignant peut prévoir de courts moments chaque jour où quelques élèves s’expriment sur un sujet de leur choix dans un thème en lien avec le genre littéraire travaillé en écriture et/ou en lecture. Les élèves ont ainsi un temps supplémentaire pour s’exercer à l’oral avant de passer à l’écrit, et chacun devient un modèle pour les autres. Tel qu’il est souvent suggéré aux enseignantes en langue seconde, l’importance d’inviter les élèves à s’exprimer en phrases claires et complètes prend tout son sens ici. De plus, en incorporant des activités d’écriture interactive et partagée, en groupe, dans notre horaire, on ajoute un support écrit, un modèle langagier et une réflexion commune en lien avec le genre de texte travaillé, les stratégies enseignées et les conventions de la langue.

  • L’écriture comme véhicule pour apprendre la langue

Oui, nous apprenons la langue pour écrire, mais l’écriture constitue elle-même un véhicule pour enseigner la langue à chaque moment du processus. Il est fort probable que lorsque les élèves planifieront ou écriront ils vous demanderont comment dire tel ou tel mot en français. Voilà une belle occasion pour enseigner le vocabulaire ou les structures de phrases. Lorsqu’ils réviseront, vous les encouragerez à écrire certaines structures dans un français standard, une autre occasion de renforcer ces structures qui sont parfois difficiles à maitriser. Aussi, le vocabulaire relié à certains sujets populaires d’écriture (hockey, sortie au cinéma, coucher chez son ami, vacances à la mer, etc.) peut être enseigné à l’aide de grands dictionnaires thématiques montés avec les élèves de la classe. Offrir un thème général, global, dans lequel les élèves peuvent puiser des sujets personnels d’écriture (thème des activités d’hiver, par exemple) permet de cibler du vocabulaire précis et commun, de même que de bâtir une banque de mots en lien avec un genre de texte (par exemple, pour un module narratif, les marqueurs de temps [un jour, ensuite, etc.] les façons de parler [hurler, crier, chuchoter], les émotions, etc.) Ce sont des solutions qui appuient à la fois le développement langagier et les compétences en écriture.

Des adaptations possibles

En plus d’insérer l’atelier dans le cadre d’un programme de littératie efficace et d’assurer le développement du langage, il est important de garder en tête certaines adaptations pour appuyer les élèves de façon plus soutenue :

  • Adapter le langage employé dans le module

Les modules d’écriture sont écrits dans un langage standard. Il est possible de présenter les concepts dans votre langage à vous, un langage qui sera plus « compréhensible » pour vos élèves. Ceux et celles qui enseignent en immersion sont passés maitres du « message compréhensible ». Ils comprennent très bien que lorsque les élèves débutent dans leur apprentissage de la langue, ils devront utiliser des gestes, des objets et des outils visuels, des exemples et des contre-exemples en plus de ralentir leur débit et simplifier leurs propos afin d’assurer que les élèves comprennent le message. Toutes ces bonnes pratiques viendront appuyer l’enseignement de chaque partie de l’atelier.

  • Adapter les ressources

Les livres modèles

Il se peut que les livres modèles proposés soient trop difficiles à comprendre pour les élèves qui ont été exposés à la langue française pour très peu de temps. Sentez-vous libres de les remplacer par d’autres livres qui illustrent les mêmes procédés littéraires. On peut aussi utiliser ses propres textes ou les textes d’élèves pour les démonstrations lors des leçons. Il sera aussi bénéfique de « baigner » les élèves dans le genre littéraire travaillé en présentant, avant d’aborder un nouveau genre littéraire et pendant tout un module, des textes modèles à partir desquels nous pourrons modeler les stratégies de compréhension, travailler le vocabulaire et porter attention à la structure du texte, notamment à partir d’activités de lecture interactive.

Les outils

Il ne faut pas hésiter à offrir à nos grands des versions « de grands » des outils habituellement réservés aux plus jeunes élèves : des feuilles avec moins de lignes, un endroit pour les croquis, le droit d’étiqueter les illustrations, l’occasion de pratiquer le texte à l’oral avant de l’écrire. Ce sont de bons supports à l’apprentissage de la langue. Aussi, comme les habiletés et stratégies enseignées au 2e et 3e cycle sont aussi enseignées au premier cycle, on peut utiliser certaines listes de vérification du premier cycle pour travailler avec les plus grands. On peut aussi décider de travailler avec les modules des niveaux antérieurs pour adapter les leçons aux besoins de nos élèves.

  • Adapter la séquence des leçons

Ajout de leçons

Vous remarquerez peut-être que l’ensemble des élèves pourrait bénéficier d’un enseignement additionnel aux leçons proposées. Vous pouvez alors revenir sur certaines leçons d’un module de l’année précédente. Ce que nous avons observé chez les élèves en contexte linguistique minoritaire c’est que lorsqu’ils reviennent à l’école après un été à ne pas entendre du tout le français, ils vont tout probablement vivre ce que certains nomment « la dégringolade de l’été ». Cela semble être plus présent chez les élèves de première et deuxième année, et se constate aussi dans les milieux majoritairement francophone. L’enseignante peut utiliser certaines leçons tirées des modules des niveaux précédents, tout un module du niveau précédent ou même de deux niveaux précédents, ou créer des modules ou leçons pour répondre aux besoins de leurs élèves.

Il peut être tentant parfois de reprendre des leçons d’un module lorsqu’on observe que nos élèves ne semblent pas avoir saisi le concept après l’avoir enseigné. Il faut être prudent ici, car ce défi n’est pas propre aux élèves qui apprennent la langue, mais est vécu chez les élèves en contexte majoritaire également. Faire cela trop souvent risque d’allonger le temps passé au module sans donner pour autant de meilleurs résultats au niveau du rendement des élèves. Souvenons-nous que nous ne visons pas la maitrise du concept enseigné après une leçon. Les concepts reviennent dans chaque partie d’un module ainsi que dans les prochains modules d’une même année et des années subséquentes.

Certains enseignants constatent qu’il peut être bénéfique pour les élèves qu’une fois par semaine, la mini-leçon porte sur un concept relié à la langue (conventions linguistiques, structures langagières, vocabulaire). L’enseignante choisira le concept selon les observations qu’elle fait dans les textes de ses élèves.

Adapter la mini-leçon 

Il faut parfois couper dans les leçons. Pour faire les bons choix, il faut cibler l’essentiel à démontrer aux élèves. On doit parler moins. Pas facile pour des enseignants ! On doit lire le point d’enseignement et aller à l’essentiel dans notre démonstration. On parle moins pour laisser les élèves parler plus. On utilise le théâtre, les visuels, la gestuelle plutôt que d’allonger nos phrases. On peut ajouter du temps pour travailler en tandem, du temps pour essayer une deuxième fois avec du soutien en pratique guidée.

  • Adaptations au niveau de l’appui offert en classe

Intervenante en francisation

Il peut être efficace de demander à l’enseignant en francisation de venir en classe durant les périodes de lecture et d’écriture plutôt que de sortir les élèves. Le titulaire peut aussi travailler conjointement avec l’enseignant en francisation en lui indiquant les concepts et le vocabulaire spécifique préalable dont l’élève aura besoin pour bien comprendre les prochaines leçons. Ils peuvent faire de l’écriture interactive ou partagée avec les petits groupes d’élèves qu’ils reçoivent de l’appui pour développer différents aspects du langage.

Enseignement différencié

Les élèves en apprentissage d’une langue bénéficient des entretiens individuels (répétition et occasion de s’exercer encore, avec du soutien) et de l’enseignement en petits groupes. Lors de l’enseignement en petit groupe, on peut favoriser les activités pour développer le vocabulaire académique, les pronoms, les temps de verbe. On choisit les notions qui ne peuvent pas s’apprendre facilement par les pairs.

  • Adapter les attentes

Comme savent si bien le faire les enseignantes en immersion et en contexte linguistique minoritaire, nous pouvons favoriser l’apprentissage de la langue en diminuant l’anxiété pouvant être associée aux difficultés inhérentes à l’apprentissage d’une langue : en accueillant positivement les approximations, en comprenant les stades de l’acquisition de la langue, en permettant aux élèves d’utiliser leur première langue lorsqu’ils débutent afin de demeurer engagés, en gardant en tête que le langage s’acquiert avec la pratique.

Un nouvel arrivant n’ayant jamais eu de contact avec le français, tout comme un élève qui commence l’atelier d’écriture dans un contexte minoritaire ou d’immersion et est peu familier avec le français, peut commencer par étiqueter des dessins de son croquis, comme il se fait couramment à la maternelle et en première année, puis aller graduellement vers la phrase, puis l’ajout de détails. Parfois les élèves nous arrivent alors qu’ils ont complété quelques années dans une école de leur langue maternelle. L’élève en situation d’apprentissage d’une langue additionnelle pourrait peut-être prendre du temps pour écrire dans sa langue, quelques minutes au début de chaque atelier, afin qu’il puisse se développer comme auteur sans que la langue soit un obstacle. Par contre, il faut aussi que l’élève écrive en français, selon son niveau de compétence de la langue.

 

Tout compte fait…

Nous croyons qu’il est essentiel de se rappeler ce conseil offert par l’équipe du Teachers College :

Les élèves apprennent mieux étape par étape, par petites bouchées. Cela veut dire qu’on ne se centre PAS que sur le résultat. Si l’on offre beaucoup, beaucoup, beaucoup de support, on diminue l’autonomie. On voit alors un beau résultat, mais il n’y aura pas de transfert des apprentissages, et tout sera à recommencer. Il vaut mieux aller au rythme de l’élève, une chose à la fois, pour faire un petit pas de plus, avec un peu de support, puis un autre petit pas, avec un peu de support.

Le but de notre enseignement n’est pas la maitrise immédiate : les élèves doivent pouvoir essayer les stratégies plusieurs fois, sur plusieurs jours. Il faut répéter, répéter, répéter. Si on sent que le contenu est trop difficile pour nos élèves, la solution n’est pas de ralentir, d’expliquer plus, de décortiquer plus, de toujours augmenter le support et de fournir encore plus d’outils… il faut plutôt augmenter le rythme, aller à l’essentiel. Cela demande d’être capable de réguler son propre enseignement.