Un article de Marlyn Grant

 

Y a-t-il un mur de mots dans votre classe?

À quoi ressemble-t-il?

De quelle longueur est-il?

Quel genre de mots? Pourquoi les avez-vous choisis? Comment avez-vous choisi vos mots?

Comment les enfants l’utilisent-ils?

À quelle fréquence y faites-vous référence?

Voilà plusieurs questions qui portent à réflexion…

Et voici quelques réponses …

Le mur de mots est un outil essentiel pour les jeunes auteurs et lecteurs qui vivent l’atelier d’écriture et de lecture. Il leur permet de connaître par cœur des mots fréquents qu’ils retrouveront dans leurs livres et qu’ils utiliseront dans leur texte.

Ça rend les textes plus faciles à lire et à écrire, c’est la même chose pour les livres, car ils arrivent à lire certains livres grâce à ces mots.

À quoi peut ressembler un mur de mots

Il existe plusieurs sortes de murs de mots. Les mots y sont souvent classés par ordre alphabétique, par thèmes ou par classes de mots, surtout chez les plus grands. Il y en a des colorés, certains qui prennent plus de place que d’autres. Il est idéalement situé dans un endroit central dans la classe, visible, dégagé et bien identifié.


Pourquoi utiliser un mur de mots?

– Pour travailler la mémoire.

– Pour qu’ils pensent aux mots, qu’ils comprennent comment fonctionnent les mots.

– Pour qu’ils les utilisent dans leurs textes en écriture, surtout au début à la maternelle et en première année. Comme il y a  peu de mots qu’ils savent écrire, et que ces mots se retrouvent partout dans leur texte, c’est une façon de rendre leur texte plus facile à lire.

– Pour la lecture : ces mots rendent leur lecture plus facile, ils réussiront peut-être même à lire tout un livre grâce à ces mots.

– Pour augmenter aussi leur fluidité, autant en lecture qu’en écriture, car ils n’auront pas besoin de s’arrêter pour les décoder ou en étirer les sons.

– Pour faire des liens entre ces mots et les autres mots qu’ils utilisent pour lire ou écrire.

– Pour les aider à écrire d’autres mots.

Comment choisir les mots du mur

En début d’année dans ma classe de première année, c’est un mur de prénoms que j’utilise. Leur prénom, c’est le premier mot qu’ils apprennent à lire et à écrire par cœur. Je l’utilise donc pour faire le lien avec les mots du mur. J’explique que je m’attends à la même chose lorsqu’on apprend les mots du mur. (voir l’article sur les prénoms ici: https://atelierecritureprimaire.com/2018/09/05/utiliser-les-prenoms-des-eleves-dans-notre-enseignement/)

Le mur de mots contient généralement des mots fréquents (comme: un, le, la etc.).

Ce sont des mots que les élèves doivent apprendre en un « clic » (rapidement).

Il existe plusieurs listes de mots fréquents qu’on retrouve dans des manuels, des livres, des listes orthographiques, sur internet etc. Pour ma part, je choisis ceux que je retrouve dans leurs livres, ceux dont ils ont besoin pour écrire leur texte. Évidemment, pour cela je dois bien connaître leurs niveaux de livres, et lire régulièrement leurs textes. Ces mots servent donc autant pour l’atelier de lecture que celui d’écriture. Et ça vient supporter aussi toutes les composantes de la littératie.

 Quand nous travaillerons en écriture et lecture les textes d’information, on ajoutera sans doute des mots comme : combien, voici, savoir, corps, quel, …

Pour les textes d’opinion on s’assurera qu’ils aient les mots : parce que, par exemple, aussi, comme,…

Parfois, ce sont les élèves qui me demandent de mettre un mot au mur de mots, et j’accepte si ce mot est utile pour la majorité de la classe. Par contre, si je pense qu’il n’est pas nécessaire de le mettre au mur de mots (peu fréquent, trop facile, etc.), je peux leur suggérer de le mettre dans leur mur de mots à eux, leurs mots personnels, dans leur pochette d’écriture.

Ensuite, on peut enlever les mots du mur graduellement, lorsqu’on sent que tous les élèves de la classe ou presque les maîtrisent bien.

Voici une façon de présenter les mots

Je présente 5 à 6 mots en début de semaine. Souvent, je les insère dans le message du matin. Sinon, je les présente pendant ma période d’étude de mots. (Je prends une vingtaine de minutes par jour pour étudier les sons, pour faire de la conscience phono, de la fusion, etc.)
Nous les travaillerons tout au long de la semaine. Ils reçoivent les mots déjà écrits sur un carton, je m’assure de les perforer, il ne reste qu’à les découper et à les enfiler sur un anneau de douche. Ensuite, ils les mettront dans leur bac de livres. Ils auront ainsi la chance de les relire à toutes les périodes de lecture, seuls, et aussi avec leur partenaire. Ils pourront également les utiliser en écriture, je les insère dans leur pochette d’écriture sous forme de tableau alphabétique que je change aux 2 semaines environ pour ajouter les nouveaux mots. On peut même décider d’en faire un devoir pour l’étude à la maison.

 

 

 

 

 

 

Voici quelques façons de travailler les mots du mur

Je les travaille quotidiennement dans les ateliers du matin et aussi dans ma période d’étude mots (comme je le fais avec les prénoms) : par exemple, ils peuvent les écrire avec les tableaux blancs, avec de la pâte à modeler, avec des lettres de Scrabble…

 

 

On peut les étudier attentivement en suivant une procédure enseignée.

 

 

 

On peut les chanter. On choisit un air de chanson connu des enfants et on y ajoute les mots.

On peut les dire de différentes façons.

On peut jouer aussi à l’espion.

On peut aussi les travailler avec notre partenaire, se faire des petites dictées, jouer à la chasse aux mots du mur dans les livres de la classe.

On peut même fermer les lumières, ouvrir la lampe de poche et choisir un mot qu’on éclaire et que les élèves doivent lire en chorale.

Il existe une foule de jeux pour les mots du mur, vous avez sûrement les vôtres que vos élèves et vous appréciez particulièrement.

En lecture, les élèves peuvent prendre un papillon adhésif pour coller un X à chaque fois qu’ils en rencontrent un, ou leur demander d’écrire (sur un papillon adhésif, ils adorent) les mots du mur qu’ils rencontrent en lisant.

En lecture partagée ou lecture interactive aussi on va les travailler. Parfois je leur demande de mettre leur pouce sur leur cuisse quand ils lisent ou entendent un mot du mur. On va aussi faire la chasse de ces mots, je vais leur demander de compter combien de mots du mur ils voient sur une page dans le livre qu’on lit ensemble.

En écriture, quand on est à l’étape de la correction, je peux leur demander de vérifier s’ils ont des mots du mur et s’ils les ont bien orthographiés. Parfois, je leur demande de les surligner ou de les encercler dans leur texte, surtout quand je sens qu’un enfant a de la difficulté à les reconnaître et à bien les orthographier.

Une façon de vérifier s’ils ont bien appris ces mots

Eh bien, je demande à chaque élève de me lire ses mots à la fin de la semaine. Quand ils réussissent, ils les collent sur une feuille dans leur duo-tang de lecture. Ceux qu’ils n’arrivent pas à lire, ils les gardent sur leur anneau de mots, et je leur donne les nouveaux une fois seulement que les autres mots sont maîtrisés.

L’important c’est de s’assurer que les élèves ont un bagage de mots qu’ils connaissent par cœur, et qu’ils utilisent sans se questionner chaque fois qu’ils les rencontrent dans un livre, ou qu’ils les écrivent dans un texte. Qu’ils n’aient pas besoin de les décoder quand ils lisent, et de les épeler chaque fois qu’ils veulent les écrire.

Ça les aidera à devenir des lecteurs et des auteurs efficaces. Encore une fois, il faut l’enseigner de façon explicite et quotidienne. Comme l’atelier de lecture et l’atelier d’écriture. Rigueur et constance !