Un article de Martine Arpin

L’écriture interactive

Lors des séances d’écriture interactive, d’une durée d’environ 10 à 15 minutes, on travaille plus particulièrement certains aspects techniques de l’écriture. Souvent, l’enseignant amène l’idée, voire les mots exacts à écrire, mais le crayon est partagé avec les élèves. Les élèves participent selon leurs compétences ou besoins. Un élève peut être le responsable des majuscules et de la ponctuation, un autre des espaces, certains peuvent écrire la première lettre d’un mot, un son à l’étude, une règle de grammaire précise.  L’enseignant devra cibler quelques concepts seulement, selon les besoins des élèves. Il écrit le reste. Il a des décisions importantes à prendre :  si l’on veut que l’enseignement « colle », il faut limiter les objectifs à travailler en une séance et centrer ses interventions. Les exemples doivent être clairs, les difficultés graduées, s’appuyer les forces et besoins des enfants (et donc choisir avec soin qui prendra le crayon pour quelle notion). Il est donc bénéfique de choisir des notions qui pourront être réinvesties dans le travail d’écriture autonome.

Aussi, chaque élève pourrait avoir un tableau et marqueur effaçable pour participer en même temps. Écrire la lettre manquante, le son, accorder le verbe. Avec les petits, on peut aussi les faire « écrire » avec leur doigt sur le tapis, leur bras, le dos du partenaire. Ainsi, on favorise l’engagement de chacun tout au long de la séance, et on peut comparer les représentations.

L’écriture interactive en petit groupe :

Choisir un objet d’enseignement pour le petit groupe rassemblé en se basant sur l’observation des textes d’élèves (par exemple un enseignement lié au travail d’étude de mots (sons, mots fréquents, principe grapho-phonétique…), calligraphie, ponctuation…). Le petit groupe peut être rencontré 3 à 4 fois, selon les besoins, en diminuant de plus en plus le soutien chaque fois en vue de créer de plus en plus d’autonomie chez l’élève.

À retenir :

-Écriture collective.

-Soutien élevé.

-Permet de travailler les conventions

-Le crayon est partagé avec les élèves choisis selon leurs besoins et à des moments précis (on peut créer des « experts », par exemple, une responsable des espaces, une autre des lettre majuscules, …)

-L’enseignante porte plus attention aux autres qu’à celui qui écrit.

-À la fin, le texte est écrit de façon conventionnelle.

-Le texte montre les attentes.

-Permettre aux autres élèves d’être engagés.

Des exemples d’écriture interactive (plus de photos à venir):

Utiliser un livre sans mot pour écrire une page du texte, ou le texte complet au fil des séances.

Étiqueter une image d’un livre informatif

Écrire une page d’un livre collectif en lien avec le module d’écriture travaillé à ce moment

Écrire un message à un invité que nous avons reçu dans la classe, ou une invitation

Un message envoyé à Marianne Dubuc

Écrire une partie d’un tableau d’ancrage (le titre, une des stratégies…)

Écrire une phrase qui sera affichée dans la classe, sur la porte, ou dans l’école

Ou un message pour les abonnés du groupe Facebook Les ateliers d’écriture et de lecture au primaire, écrit par les élèves d’Isabelle Robert.

Réagir à un texte lu au groupe

Écriture interactive sur 3 jours (D’abord en petit groupe, puis avec le groupe complet), suite à la lecture de l’album Ohé, petite fourmi! (P.Hoose), lors du module des textes d’opinion.

Le transfert des apprentissages

J’aime utiliser le début de travail que nous faisons en écriture partagée ou interactive pour le poursuivre lors d’un enseignement en petit groupe. Ensuite, j’utilise le résultat final comme démonstration d’une stratégie ou procédé à la classe, et cela valorise les élèves qui y ont travaillé, tout en créant un sentiment d’appartenance avec tous les élèves.

Tous les prétextes sont bons pour devenir des sujets à l’écriture partagée ou interactive. Les modules d’enseignement des ateliers d’écriture sont remplis d’idées. D’un signe à placer dans le corridor pour rappeler une règle aux élèves à une affiche sur la porte pour expliquer que « Nous sommes des lecteurs au travail! », d’un titre de tableau d’ancrage à un message pour les parents, d’un texte modèle pour l’atelier d’écriture à un message aux élèves de l’école…plus le contexte est concret et collé sur la vie de la classe, plus on favorise le transfert des apprentissages et la compréhension de l’écrit. Les élèves peuvent donc utiliser ce qu’ils ont appris ensemble dans leur travail autonome.

Il importe de saisir les occasions et d’utiliser tous les dispositifs essentiels, dont l’écriture  partagée et l’écriture interactive  pour offrir aux élèves un environnement riche et équilibré où ils auront des occasions de s’exercer à l’écriture avec un soutien parfois très étayé, parfois moins, pour leur permettre de devenir des auteurs de plus en plus autonomes.

Lectures intéressantes et sources :

Lire et écrire en première année et pour le reste de sa vie, Yves Nadon, Chenelière Éducation.

Cultiver le goût de lire et d’écrire, Enseigner la lecture et l’écriture par une approche équilibrée, Jocelyne Prenoveau, Chenelière Éducation.

Les modules d’enseignement de l’atelier d’écriture et de l’atelier de lecture.

Guide pour un enseignement durable au primaire, S.Schwartz, D’Eux (2017)

Pour lire la première partie de l’article (écriture partagée), c’est ici:

https://atelierecritureprimaire.com/2018/10/28/lecriture-partagee-et-lecriture-interactive-un-support-a-latelier-decriture-partie-1/