Un article de Martine Arpin

Lorsque nous voulons centrer notre enseignement sur nos élèves et leur travail, les structures et les routines que nous instaurons deviennent doublement importantes. En plus d’aider à l’organisation et à la gestion de classe, elles permettent de mettre de l’avant nos valeurs et priorités. Elles favorisent aussi l’autonomie et la collaboration entre les élèves.

Une fois les premiers ateliers passés, au fur et à mesure que nous apprenons à connaitre nos élèves et leurs besoins comme auteurs et comme lecteurs, les outils tactiles et visuels sont d’une aide précieuse pour les aider à penser à ce qu’ils ont à faire et à se mettre en action. Ils sont utiles pour donner un coup de pouce extrinsèque à la motivation en attendant que les élèves deviennent assez habiles avec une procédure pour la faire de façon autonome.

Rappelons-nous surtout qu’un outil universel n’est pas toujours approprié ou nécessaire. Fournir à un élève l’outil dont il a vraiment besoin est toujours plus bénéfique que de fournir à l’ensemble du groupe une panoplie d’outils parmi lesquels choisir, et dont chacun n’a pas vraiment besoin et n’utilisera pas. Ils permettent de différencier notre soutien selon les besoins de chacun. En même temps, nous devons leur faire penser souvent d’utiliser ces outils (Hein, quoi? Pas dans ma classe! Je ne répète jaaaamais…). Un petit rappel avant l’atelier d’écriture et/ou lors du déplacement pour commencer à travailler peut faire une grande différence: « N’oubliez pas d’ouvrir votre dossier et de regarder vos défis et les outils qui pourront vous aider aujourd’hui »

Voici différents outils qui pourraient être utiles durant l’année scolaire:

Un outil qui permet de se rappeler les étapes d’une partie du processus d’écriture (ici l’écriture et la révision), et qui permet à l’enfant de poser une action après chaque étape (placer le post-it « fait!). On peut créer une « déconstruction » , étape par étape, de n’importe quelle stratégie ou habileté!

Un post-it de stratégie créé par l’élève en observant le tableau d’ancrage de la classe

Différentes actions pour résoudre un problème, dont nous avons discuté groupe.

Un planificateur personnel qui favorise l’engagement: Le processus d’écriture en étapes. L’enfant choisit d’abord ce qu’il fera en premier, puis en deuxième, puis en troisième. Cet outil peut être utilisé avec n’importe quel texte, peu importe où l’enfant est rendu dans le processus d’écriture de ce texte.
Un tableau de microprogression qui permet aux élèves de visualiser le genre de travail qu’ils font présentement et la prochaine étape pour l’améliorer.
Un dossier d’écriture avec une indication pour ranger les textes: d’un côté, les textes terminés pour le moment, de l’autre, les textes en cours.
Un mur de mots personnel dans le dossier d’écriture. On peut varier le nombre de mots, ajouter ou retirer des mots selon le genre travaillé… Comme sur le mur de la classe, le mur de mots du dossier d’écriture est flexible, vivant et variable.
Une page de défis laissés par l’enseignante après chaque entretien. Les mots et images choisis correspondent à ceux de notre enseignement, des tableaux d’ancrage.
Outil numérique pour travailler la révision avec un partenaire (description de cette activité ici
Une autre microprogression
Une liste de vérification
Un anneau où les stratégies et/ou procédés littéraires enseignés ou à venir sont insérés et disponibles pour emprunt.
Une « tente », parfois on voit aussi un cadre, où on insère une version mini d’un tableau d’ancrage.
Un bac avec une copie des livres modèles dont les auteurs de la classe peuvent s’inspirer

On peut présenter un outil lors d’une mini-leçon, d’un enseignement en petit groupe, ou d’un entretien individuel. On a aussi avantage à utiliser un outil déjà présenté à la classe lorsque nous travaillons en petit groupe ou individuellement avec un élève. La répétition permet une meilleure compréhension et un meilleur transfert. Et d’abord et avant tout, comme l’a si bien mentionné Rebecca Cronin il y a quelques années alors que j’assistais à mon premier institut en enseignement de l’écriture au Teachers College: « Un outil est comme une béquille. Lorsque nous présentons un outil, nous devons penser: à qui il sera utile, pourquoi il sera utile et surtout… quand et comment je vais le retirer pour que l’élève devienne autonome avec la stratégie. C’est le but de notre enseignement! »

Pour en savoir plus sur l’utilisation des outils pour soutenir la différentiation, la rigueur et l’autonomie: