Un article de Marlyn Grant
La structure de l’atelier de lecture, comme pour son pendant en écriture, est simple. Cette structure est prévisible, tant pour l’enseignant que pour les élèves, et souple afin de vous permettre d’intervenir selon vos besoins. Si vous enseignez déjà avec une approche en atelier d’écriture, la structure de l’atelier de lecture sera assez familière pour vous. Il inclut des mini-leçons, du travail indépendant ou autonome, des rencontres avec les partenaires et le partage. L’ensemble d’un atelier dure environ 60 minutes.
Pour la majeure partie de la durée de l’atelier de lecture, l’élève devrait être impliqué activement dans sa propre lecture d’œuvres littéraires ou de textes de son choix. En lisant, il met en action un grand répertoire d’habiletés, d’outils et de stratégies. L’enseignement à toute la classe, dans le cadre de mini-leçons, permettra à l’élève d’enrichir ainsi son répertoire de stratégies.
Peut-être que, pendant un même module qui s’échelonnera sur plusieurs jours, l’élève lira entre autres des livres sur les animaux, leur habitat, les habitudes de vie, la nourriture, les méthodes de protection… et, pour un autre module, il lira des œuvres littéraires. Qu’importe le genre étudié, la plus grande partie de l’atelier de lecture est de lire dans tout le sens de ce mot : lire, imaginer, penser, faire des rappels, se questionner, parler, écrire, réviser, comparer, rechercher, et lire encore plus.
La structure de l’atelier de lecture reste à peu près la même tout au long de l’année, mais les contenus d’enseignement varient au fur et à mesure que les élèves progressent en lecture. Les modules sont repartis sur environ quatre à six semaines. Ils sont bâtis en fonction des habiletés de lecture à développer chez les élèves, notamment lors de mini-leçons.
Les mini-leçons et le travail autonome
L’atelier de lecture s’ouvre sur une mini-leçon enseignée par l’enseignant pour toute la classe; elle comprend habituellement une rapide démonstration d’une puissante stratégie de lecture. Cette mini-leçon, d’une durée maximale de 10 minutes, veut équiper l’apprenant avec une stratégie qu’il n’utilisera pas juste aujourd’hui, mais à n’importe quel moment où il en aura besoin dans sa vie de lecteur.

Après les 10 minutes de la mini-leçon, vous invitez les élèves à aller lire. Ils lisent de façon indépendante : en fait, ils lisent seul pendant la majeure partie de l’atelier.
Dans l’atelier de lecture, les lecteurs choisissent leur livre ou leur texte, à leur niveau dans leur bac, et s’assoient pour lire.
Pendant la période de l’atelier de lecture consacrée à la lecture autonome, vous en profitez pour aller voir des élèves et faire des rencontres individuelles, des entretiens, du « papillonnage », de l’enseignement en petits groupes… Vous vous assurez que vos élèves n’ont pas juste bien choisi leurs livres, mais qu’ils mettent en application des stratégies enseignées dans vos mini-leçons selon les défis de chacun. Chaque lecteur a un travail à faire, et ce travail évolue avec nos observations, nos évaluations et en partie avec l’impact cumulatif de nos mini-leçons.
Les livres qu’ils lisent peuvent provenir de la biblio de classe, de la bibliothèque de l’école ou de la ville ou apportés de la maison. Évidemment, ces livres ne sont pas tous nivelés, mais comme vous allez enseigner ou avez enseigné à travers vos mini-leçons à vos lecteurs comment choisir un livre tout en surveillant leur niveau d’habileté, ils devraient être capables de choisir des livres de n’importe quelle provenance. Vous vous attendez à ce que vos élèves choisissent des livres comparables à ceux qu’ils lisent habituellement en classe. Avant ou après l’atelier de lecture, les élèves sont invités (environ une fois semaine) à choisir quelques livres à la fois, afin qu’ils ne perdent pas plusieurs minutes à chercher pendant la période de lecture.
C’est préférable d’avoir un certain volume de livres en classe, s’en procurer un peu partout (bibliothèque, école, maison, échange avec les autres enseignants). Vous pouvez toujours essayer de faire une bonne bibliothèque par cycle, avoir des textes variés qui peuvent intéresser tous les élèves de votre classe. Classer sa bibliothèque de classe par auteur, série, genre, et classer aussi les livres d’information en fonction de thèmes (mammifères, espace, collection, etc.), et aussi y mettre des textes publiés par les élèves. Essayer de ne pas donner accès à tous les livres d’un seul coup : dévoiler certains livres à des moments opportuns. L’importance que vous accordez aux livres devrait paraitre immédiatement dans votre classe, assurez ainsi de mettre votre bibliothèque et votre coin-lecture en valeur.
Les partenaires
Les partenaires sont la pierre angulaire de l’atelier de lecture, vous ne pouvez pas être le partenaire de chaque élève de la classe. Ce partenariat est stratégique. Aussitôt que vous connaissez un peu vos lecteurs, vous leur choisissez un partenaire (pour le module ou même plus). Idéalement, les partenaires doivent lire le même niveau de livres.
La mise en commun
L’atelier se termine par la mise en commun, le partage, un petit moment pour le lecteur de travailler en coopération. Dans les ateliers, les partages sont planifiés, le commencement de l’atelier est aussi important que la fin. Ces quelques minutes vont aider les élèves à continuer leur travail de lecteur à l’extérieur de la classe. C’est souvent un bon moment pour renforcer le transfert, l’organisation ou l’indépendance (l’autonomie).
Au-delà de l’atelier lecture
L’enseignement de la littératie au sens large se poursuit en dehors de l’atelier de lecture. En plus des quelques 50 à 60 minutes de l’atelier de lecture, se poursuivent pour de plus petites périodes de temps différentes : la lecture à voix haute avec discussions, la lecture partagée et l’étude mots/grammaire, autant de thématiques qui feront l’objet de prochains articles sur le blogue.
Inspiré, adapté et traduit librement de A guide to the reading workshop, intermediate grades Chapitre 4 : The big picture of a reading workshop